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La diversité, quelle diversité?

Photo: Yves Provencher/Métro

Isabelle Racicot, sur Twitter ce week-end, a sonné l’alarme à la suite de la diffusion du Gala des prix Gémeaux: notre télévision manque de diversité culturelle.

On le savait déjà, c’est difficile à manquer, mais c’est bon de se le faire rappeler. En fait, c’est essentiel de se faire remettre le nez sur notre étroitesse une fois de temps en temps, ne serait-ce que pour éveiller quelques consciences chaque fois.

On ne peut pas la contredire, la diversité culturelle du Québec est très peu représentée. En fait, nous devrions dire la diversité culturelle de Montréal, car une partie du problème réside dans cette diaspora quasi absente en région. Montréal est une métropole bilingue, multiethnique et ouverte aux différences. Le reste du Québec – c’est plus compliqué.

Évitons cependant les généralisations, l’idée n’est pas de faire le procès des Québécois et des régions ici. La sortie de madame Racicot est un constat que l’on souhaiterait améliorer. Le Québec n’est pas que blanc.

Elle s’attarde surtout sur la (non) présence des noirs à l’écran, mais c’est la même réalité pour toutes les autres ethnies au Québec. Notre télé est blanche comme les chemises de l’archiduchesse, à quelques exceptions près.

MAtv, par exemple, s’ouvre sur la diversité culturelle, mais on parle ici d’une antenne marginale réservée aux abonnés de Vidéotron. Télé-Québec se mouille aussi, mais on parle surtout de l’utilisation de chroniqueurs et d’experts occasionnels, rare sont les émissions menées et mettant en vedette une personne qui n’est pas blanche «de souche».

Ce qui est malheureux avec la sortie de Racicot, c’est qu’elle sonne une cloche qui ne devrait plus exister. L’iniquité entre les ethnies, entre les sexes, entre les orientations sexuelles, n’a plus sa place de nos jours, que ce soit en télévision ou ailleurs. La représentation égale est toujours le scénario souhaité.

Mais est-ce que les gens en veulent vraiment de ce scénario idéal?

Nous vivons au Québec, une province qui ne vit que pour le hockey, le sport le plus hermétique en Amérique du Nord. La diversité ethnique sur la glace est tellement faible, elle expose au quotidien les inégalités sociales vécues par les gens d’une origine ethnique autre que blanche. Même chose dans notre paysage politique qui est blanc de chez blanc, pour ne pas dire bêtement grisonnant et redondant.

La télévision reflète la société dans laquelle elle puise son inspiration. Peut-on jeter le blâme sur l’écran qui renvoie l’image qu’on lui offre?

Je dois avouer que c’est une question qui me travaille et je ne suis pas le seul. Le site Voir.ca a mis en ligne une vidéo inquiétante cette semaine sous le thème «Je ne suis pas raciste, mais…» Ça glace le sang.

Bien sûr, le problème est plus compliqué que ça, mais j’ose espérer qu’un débat intelligent en ressortira.

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