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«Ma thérapeute est morte»: la thérapie éparpillée de PB Rivard

PB Rivard dans son deuxième spectacle solo, "Ma thérapeute est morte"
PB Rivard dans son deuxième spectacle solo, «Ma thérapeute est morte» Photo: Mat Barbeau

Pierre-Bruno «PB» Rivard n’a pas un débit particulièrement rapide, mais la vitesse à laquelle il saute d’un sujet à l’autre dans son deuxième one man show (qu’il autoproduit), Ma thérapeute est morte, est fascinante. L’humoriste nous offre en captation vidéo ce véritable fourre-tout de gags sur fond de thérapie qui, finalement, n’occupe qu’un filet de tout son monologue.

En quelques minutes à peine, on passe de son aversion pour le ménage à sa dépendance à la cigarette, avant de sauter à son anxiété et à son pessimisme, lui qui est apparemment reconnu pour son négativisme notoire.

«J’haïs les optimistes», argue PB, qui maintient que ce sont les pessimistes qui rendent le monde sécuritaire. «Nous, on voit les problèmes arriver à l’avance […]. C’est pas un optimiste qui a inventé le casque de vélo!»

Rivard raconte qu’il ne tient pas nécessairement à se reproduire («Je n’ai pas d’enfant, mais je ne suis tellement pas responsable que la DPJ me surveille quand même»), qu’il est de mauvaise humeur le matin, et de fil en aiguille, du coq à l’âne, après une vingtaine de minutes de spectacle, on arrive au cœur du propos de Ma thérapeute est morte, évoqué dans le titre: les psys et la thérapie, et particulièrement sa psy à lui, Francine, 70 ans, qui arborait jadis la coupe Longueuil, dents jaunies et voix rocailleuse.

Trop en dire

Francine devient ensuite prétexte et tremplin à imaginer la vie d’un cornichon, à décortiquer les méthodes des publicitaires, à encenser les siestes d’après chicanes et la masturbation… À travers ces tranches de délire, PB Rivard raconte comment son accompagnatrice professionnelle l’a amené à jouer dans ses «bibittes». Il relate ensuite le cancer de Francine puis, ultimement, sa mort. Car, oui, la grande fan de Dany Bédar qu’était l’attachante thérapeute est réellement décédée. Et PB Rivard décrit bien le triste moment.

Or, sitôt l’épisode du trépas évoqué, notre homme continue à gambader d’anecdotes d’adolescence en expériences érotiques traumatisantes.

Bref, on ne sait pas trop où donner de la tête avec Ma thérapeute est morte. L’artiste découvert du grand public aux 5 prochains, qui a joué les baristas à Entrée principale et qui a créé le balado Le Carré de sable de PB Rivard, aurait gagné à resserrer son texte, à faire du deuil de sa thérapeute le fil conducteur tangible de sa prestation, du début à la fin. Ici, l’élément pourtant central survient avant et après beaucoup de fioritures écartelées, comme si PB avait trop voulu en dire. La boucle se boucle avec Francine, mais on avait presque oublié la pauvre défunte une fois son segment terminé.

Ma thérapeute est morte manque de clarté et de consistance, et ne repousse pas les limites de l’art du stand-up, mais le style de Pierre-Bruno Rivard est sympathique. Celui-ci manie bien le clin d’œil cocasse dans les diverses notions qu’il aborde.

Pour une heure d’humour facile sans se casser la tête, à domicile.

Ma thérapeute est morte est disponible dès aujourd’hui sur Vimeo, au coût de 5 $ pour la location et de 10 $ pour l’achat/téléchargement.

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