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6 événements culturels phares pour le Mois de l’histoire des Noirs 

Image tirée du documentaire «Le mythe de la femme noire». Photo: Bel Ange Moon Productions

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, les journalistes culturel.le.s de Métro vous proposent les activités qui les allument, qu’elles contribuent à une meilleure connaissance de l’apport historique des communautés noires ou qu’elles mettent de l’avant des artistes afrodescendant.e.s contemporain.e.s.  

La musique africaine dans tous ses états! 

Les Productions Nuits d’Afrique ont concocté une série effervescente de six concerts exclusifs mettant à l’honneur divers horizons musicaux, présentés au National, au Club Balattou, au Lion d’Or, au Ministère et à La Tulipe tout au long du mois.  

La chanteuse Fabiana Cozza ouvre le bal le 3 février avec sa musique afro-brésilienne sensuelle et partagera la scène avec le Sénégalo-Québécois Zal Sissokho, joueur de kora. Le 5 février se produira ensuite l’énergique compositeur et interprète québécois d’origine haïtienne Jonas Attis, dont la musique conjugue folklore haïtien, reggae, rap et pop. Le 8 février s’uniront pour la première fois sur scène Djely Tapa et Dawn Tyler Watson, sous le signe du blues. Le 16 février, le multi-instrumentiste sénégalais Cheikh Ibra Fam éblouira la galerie par son art mariant afropop, rap, reggae, funk et soul, précédé en première partie du Québécois d’origine sénégalaise Seydina. Le 23 février, l’autrice-compositrice-interprète Senaya lancera son nouvel album, Soûlkreôl Vol.1. Roots/Racines. Finalement, les Montréalais de WorldWild SoundSystem proposeront une création unique autour du reggae en Afrique de l’Ouest le 25 février. 

Du 3 au 25 février 

  • Caroline Bertrand 

Le documentaire Le mythe de la femme noire 

Par son long métrage documentaire Le mythe de la femme noire, la réalisatrice et scénariste québécoise Ayana O’Shun, férue de cinéma et de télévision depuis toujours, analyse trois images stéréotypées représentant les femmes noires, des poncifs ancrés dans l’histoire qu’elle a elle-même trop souvent vus véhiculés: la séductrice Jézabel, l’asexuée et maternelle Nounou ainsi que l’insolente bitch en colère.  

Son film donne la parole à 21 femmes d’âges et de milieux divers — expertes, artistes, universitaires ou militantes — qui racontent leurs histoires, aussi inspirantes que poignantes, les défis auxquels les ont exposées les stéréotypes ainsi que ce que signifie le fait d’être Noire à l’ère des mouvements Moi aussi et Black Lives Matter.  

Rythmé par les puissantes chansons de l’autrice-compositrice-interprète Dominique Fils-Aimé, le documentaire s’appuie également sur de nombreuses archives saisissantes, de jadis à maintenant, afin de conscientiser les esprits et, ultimement, d’abolir le mythe de la femme noire.  

Le long métrage a valu à Ayana O’Shun aux plus récentes Rencontres internationales du documentaire de Montréal le prix Magnus-Isacsson, décerné à un.e cinéaste émergent.e pour un film témoignant d’une conscience sociale.  

En salle le 10 février 

  • Caroline Bertrand 

Les années blaxploitation à la Cinémathèque 

La Cinémathèque québécoise présente 15 films iconiques de la blaxploitation dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs. Des longs métrages comme Shaft, Super Fly et Blacula sont à l’honneur de cette programmation éclectique proposant du cinéma d’action, d’arts martiaux et d’horreur, mais aussi du western ainsi que du mélodrame.  

La blaxploitation (un terme issu de la contraction des mots «black» et «exploitation») a connu son âge d’or dans les années 1970 aux États-Unis et reflétait les aspirations des Noir.e.s aux droits civiques, une lutte qui avait commencé deux décennies plus tôt. «La galerie de portraits figés qui cantonnaient les Noir.e.s à une position servile est déboulonnée au profit d’une esthétique nouvelle de (re)valorisation identitaire», résume-t-on sur le site de la Cinémathèque.  

Plusieurs des œuvres présentées mettent entre autres en vedette Pam Grier, une icône du genre qui a repris le devant de la scène en 1997 avec le film Jackie Brown de Quentin Tarantino. Le grand comédien Sidney Poitier est également de la partie avec le western Buck and The Preacher, présenté le 18 février. Seule ombre au tableau, l’absence de Sweet Sweetback’s Baadasssss Song de Melvin Van Peebles, parfois considéré comme le premier film de la blaxploitation. 

Jusqu’au 20 février  

  • Jason Paré 

La programmation spéciale de l’ONF 

Si vous souhaitez rester dans le confort de votre foyer, une série de discussions virtuelles avec des cinéastes afrodescendant.e.s sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube de l’ONF les 8, 15, 22 et 28 février. La section «Lumière sur les œuvres de réalisatrices et réalisateurs noirs» met quant à elle de l’avant une sélection d’une vingtaine de films de créateur.trice.s canadien.ne.s noir.e.s disponibles gratuitement. 

Envie de sortir? Plusieurs des films en question seront projetés dans différents lieux du Grand Montréal. Ainsi, des courts métrages seront présentés à la bibliothèque Mordecai-Richler le 4 février, ainsi qu’à la bibliothèque de Cartierville et celle de Beaconsfield (les dates demeurent à confirmer). Le long métrage documentaire Apatrides, qui aborde le racisme vécu par les Haïtien.ne.s en République dominicaine, sera pour sa part présenté à la bibliothèque Pointe-Claire le 14 février et à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec le 15 février. De plus, une programmation consacrée aux films d’animation est prévue le 18 février au Black Community Resource Centre, dans l’arrondissement Côte-Des-Neiges—Notre-Dame-De-Grâce.  

Jusqu’au 28 février 

  • Jason Paré 

Le festival Fondu au Noir 

Pour la 12e édition, le festival créé par la Fondation Fabienne Cola mise sur une programmation en ligne et en personne qui fait honneur aux femmes afrodescendantes.  

Parmi les événements qui auront lieu durant les quatre jours de festivités, notons la soirée d’ouverture (8 février à la Cinémathèque québécoise), durant laquelle cinq courts métrages réalisés par des femmes noires seront projetés, le spectacle du Québécois d’origine sénégalaise ILAM (9 février au Ausgang Plaza) et le volet web, où l’on propose du cinéma documentaire, dont le programme Être Noir.e à Montréal (également projeté le 10 février à la Maison de la culture Notre-Drame-de-Grâce).  

À cela s’ajoute une série de grandes entrevues qui s’ouvrira le 9 février à la Grande bibliothèque avec l’ancienne cheffe du Parti Libéral Dominique Anglade, interviewée par Fabienne Cola. Le 11 février, à l’Afromusée, la chorégraphe Shérane Figaro recevra l’artiste, professeure de philosophie et autrice Zab Maboungou pour un entretien qui sera précédé par la présentation de sa pièce Duodénum. Finalement, pour conclure le festival, Déborah Cherenfant mènera une entrevue avec la sénatrice Amina Gerba, en ligne.  

Du 8 au 12 février 

  • Constance Cazzaniga 

Le film Cette maison 

Cinéaste montréalaise d’origine haïtienne, Miryam Charles est reconnue dans le milieu du film d’auteur, notamment pour ses nombreux courts métrages ayant été présentés dans divers festivals québécois et internationaux. Avec Cette maison, son premier long métrage qui a d’ailleurs été présenté l’an dernier à la 72e Berlinale, la réalisatrice propose un film éminemment personnel, à la signature unique et fort originale.  

D’une manière absolument singulière, flirtant entre l’essai filmique et le film expérimental, la fiction et le documentaire, la cinéaste évoque un terrible drame ayant affligé sa famille, le viol et la mort de sa cousine adolescente, tout en s’imaginant ce que la vie aurait pu être si le destin en avait voulu autrement.  

Le traitement visuel et sonore est envoûtant. Sans forcément tout saisir, les spectateur.trice.s se laissent porter par cet objet cinématographique où les images aux grains prononcés, tournées en 16mm, s’enchaînent et se superposent pour témoigner de la vision de la cinéaste. On comprend qu’elle nous parle de deuil, mais plus largement aussi de famille, d’exil, d’identité, de racines. Comme elle est une des rares femmes d’origine haïtienne à réaliser des films au Québec, sa perspective dans notre cinématographie nationale s’avère quasi inédite et assurément rafraîchissante.  

En salle le 10 février 

  • Jules Couturier 

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