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Critique – Inertial Drift

Plusieurs auront compris le subterfuge: le titre de Inertial Drift est bien sûr une référence à Initial D, l’animé, mais aussi la série de jeux de course d’arcade de Sega qu’elle a inspiré. Alors que le Japon a eu droit à une douzaine de versions, presque aucune d’entre elles n’a traversé l’océan. Le développeur indépendant Level 91 Entertainment s’est donc mis au travail et nous offre un hommage digne de ce nom.

La particularité de cette série, ce sont ses courses en duel, dans lesquels le drift est tout aussi important que la conduite elle-même. Ces dérapages sont aussi cartoonesque qu’un Outrun: on se retrouve souvent perpendiculaire à la route, en continuant de glisser d’une manière ridiculement fluide. Peu de choses sont aussi satisfaisantes qu’un drift réussi.

Un petit look cell-shading à la Auto-Modelista, du rose et mauve à profusion pour une saveur synthwave, et une cinématique d’ouverture en dessin animé lui donne sa propre personnalité. Ça manque juste un peu d’eurobeat… Il manque peut-être un 20% de facteur «wow» côté musique, menus et décor, mais son gameplay est satisfaisant, et au final, c’est tout ce qui compte.

Là où Inertial Drift se démarque, c’est dans son contrôle à deux joysticks: un pour la conduite, et l’autre pour la direction du dérapage. Ça semble étrange, mais c’est au contraire très ingénieux. On glisse donc d’une manière plus contrôlée que jamais, tentant de tenir sur la fine ligne entre la vitesse et la trajectoire optimale. 

Les GIF et vidéos satisfaisants d’objets qui s’emboîtent parfaitement: c’est comme ça qu’on se sent lorsque l’on réussit nos dérapages dans Inertial Drift. C’est le paradis.

Comme dans un jeu de combat, chacune des 16 voitures demande un apprentissage supplémentaire pour être maîtrisée. Le contrôle de celle-ci varie d’une à l’autre: certaines faciliteront les virages en changeant d’angle avec aisance, mais limité par une vitesse maximale plutôt faible, alors que pour d’autre, ce sera l’inverse. C’est donc assez excitant de débloquer et d’essayer de nouveaux véhicules pour voir ce qu’ils ont à nous proposer.

On ne manque pas de contenu, entre le mode campagne qui contient un scénario pour chaque personnage, le mode grand prix, arcade, et le multijoueur en ligne ou local. 

Ça inclut des évènements «Style», où le but est d’accumuler le plus de points possible en frôlant les murs tout en dérapant, le mode «endurance», dans lequel nous devons atteindre les points de contrôles sans manquer de temps, puis les traditionnelles courses contre les fantômes, IA, ou contre le chrono.

Comme Hotshot Racing (et la plupart des jeux de courses d’une vingtaine de dollars), la lacune est au niveau du nombre de circuits, soit seulement 10 tracés, doublés à 20 si on compte le mode miroir. Ça ne nous empêche pas d’apprécier le gameplay, et bien franchement, on a rarement le temps de regarder le paysage. C’est à long terme que ça fera mal, lorsque nous connaîtrons par cœur les virages à venir…

Il ne sera peut-être pas aussi facile pour tous les joueurs, c’est pourquoi les événements dans la campagne n’exigent pas la médaille d’or pour continuer. Ça nous permet de nous améliorer et nous familiariser avec notre voiture. Néanmoins, il reste assez accessible pour que vos adversaires en mode multijoueur puissent vous tenir tête après quelques courses d’entraînement.

Au gros, Inertial Drift est le style de jeu de course dont le genre manquait cruellement dans les dernières années: arcade avec un côté plus technique sans être un simulateur. S’il était sorti sur PS2 ou Gamecube, on le considérerait comme un classique aujourd’hui. Malheureusement, on est maintenant noyé dans les sorties de jeux, j’ai bien peur que Inertial Drift ait de la difficulté à trouver son public. C’est pour ça qu’on est là! Un excellent jeu, donc, qui vous plaira assurément si vous en avez aimé la description.

Si vous souhaitez l’essayer vous même, je vous invite à télécharger le prologue gratuit sur Steam (Inertial Drift: Sunset Prologue). La version complète est présentement disponible sur Steam, Switch, PS4 et Xbox pour environ 22$.

Verdict

Les plus

  • Des dérapages incroyablement satisfaisant
  • Un contrôle unique et efficace
  • Beaucoup de modes de jeux, dont une campagne solo

Les moins

  • Seulement 10 circuits

Note finale

8 / 10

Un texte de Martin Brisebois de Jeux.ca

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