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Claire Jacques, «une moins connue» qui fait sa place

Claire Jacques
Claire Jacques et son Gémeaux sur le tapis rouge Photo: Claire Jacques/Facebook

Claire Jacques a gagné son tout premier Gémeaux en 37 ans de carrière pour sa prestation dans la deuxième saison de La maison des folles, websérie de Mara Joly. La comédienne, qui se considère comme une «moins connue», observe déjà un changement des perceptions depuis la réception de son prix.  

Claire Jacques, qu’on a aussi vue dans Unité 9, a toujours eu l’habitude d’aller réseauter avec des acteur.trice.s et des producteur.trice.s célèbres dans les galas.  

Mais lors de la soirée des Gémeaux, qui s’est tenue le 18 septembre dernier, c’est le contraire qui s’est produit, à la grande surprise de la gagnante du trophée pour le meilleur rôle de soutien pour une série dramatique destinée aux médias numériques, un prix remis durant le Gala d’ouverture.  

Grâce à ce prix, son nom est maintenant en circulation et les offres commencent à poindre, explique Claire Jacques en entrevue avec Métro, sans trop pouvoir en dévoiler davantage.  

«Une moins connue» 

C’est que Claire Jacques ne fait pas partie de ce qu’on appelle communément les vedettes de «catégorie A». On décline même régulièrement ses offres pour participer à des émissions de jeu questionnaire, comme Génial! ou Silence, on joue!.  

«Ils ont dit à mon agente, Marie-Philippe Lemarbre, que je ne jouais pas dans assez de shows, que je n’étais pas assez connue», déplore-t-elle.  

Si le parcours de Claire Jacques est atypique (la comédienne autodidacte avait été «refusée à plate couture» aux préauditions du programme de théâtre du Cégep Lionel-Groulx en 1985), il n’en demeure pas moins impressionnant.  

En 37 ans de carrière, celle qui a commencé dans la Ligue nationale d’improvisation (LNI) a travaillé avec de grands noms, comme Gilles Latulippe, Denise Filiatrault et Serge Postigo, des personnes qui l’ont formée, dit-elle.  

Mais lorsque les gens dans la rue la reconnaissent, ils ne sont jamais sûrs d’où ils l’ont aperçue. «Maintenant, je leur réponds que c’était à l’épluchette de blé d’inde», lance-t-elle avec humour.  

La vision de Mara Joly 

La comédienne sent un vent de changement grâce à son rôle de «Matante», un personnage qui a gagné en importance dans la deuxième saison de La maison des folles, disponible sur TV5Unis.

La comédienne qualifie affectueusement Mara Joly de «sorcière bien-aimée», puisque la réalisatrice va chercher le meilleur des artistes, pense-t-elle. 

Mara Joly m’a redonné le droit de dire que je suis une actrice. Je ne sentais pas que j’avais le droit de dire ça, mais maintenant quand on me demande ce que je fais, je réponds: actrice. Je n’ai plus honte de dire que je suis une actrice.

Claire Jacques

Rencontrée sur le plateau de sa prochaine série, Après le déluge, Mara Joly explique qu’elle a écrit le rôle de «Matante» de manière à ce que son interprète, Claire Jacques, remporte enfin un Gémeaux.  

«J’ai été voir les gagnant.e.s des deux ou trois années antérieures dans la catégorie web et j’avais trouvé un genre de recette. Je ne sais pas si c’est vraiment ça», confie-t-elle.  

La recette gagnante, selon elle? Un monologue, une petite composition de personnage et – bien sûr – des larmes!  

Appelée à réagir à cette confidence, Claire Jacque s’est dit très touchée. «Parce que je me rappelle, en 2019, j’étais assise aux Gémeaux avec elle. La maison des folles avait raflé plusieurs prix et, pendant le gala, Mara s’est penchée vers moi et elle m’a dit: un moment donné il faudrait bien que t’en aies, un Gémeaux!».  

La vision de la réalisatrice s’est finalement réalisée trois années plus tard.  

Mara Joly et Claire Jacques (gracieuseté)

Une reconnaissance, c’est bien, mais travailler, c’est mieux 

Quand Claire Jacques a reçu sa nomination (sa deuxième en carrière) pour son interprétation de «Matante», elle considérait déjà avoir gagné.  

Alors quand l’actrice a compris qu’elle était la comédienne couronnée de sa catégorie, elle se rappelle avoir ressenti une décharge électrique dans tout son corps.  

«C’est comme si j’accouchais de quelque chose», souligne-t-elle. «Ça m’a pris 37 ans pour me rendre à ce trophée», a d’ailleurs déclaré la récipiendaire dans son discours de remerciement.  

Malgré cette «tape dans le dos» qui semble lui amener de nouveaux contrats, Claire Jacques confie qu’elle est tout de même toujours à la recherche d’un autre emploi pour «continuer à vivre décemment».   

«Les 37 dernières années n’ont pas toujours été faciles, admet l’artiste multidisciplinaire. Je déteste le métier quand je ne travaille pas. […] Que ce soit comme actrice, comme musicienne ou comme célébrante, peu importe, tant que je suis occupée, ça va bien». 

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