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Robert Robert, le sourire dans la voix

Silicone Villeray de Robert Robert
Robert Robert Photo: Josie Desmarais/Journal Métro

Robert Robert prend le virage du verbe francophone avec Silicone Villeray, son dernier disque disponible dès vendredi. Toujours dansante, sa musique reflète ainsi le monde dans lequel l’artiste évolue attentivement. Rencontre.

Alors que les premiers extraits de Silicone Villeray comptent déjà plusieurs dizaines de milliers d’écoutes et de vues sur les plateformes, Métro a pu prendre connaissance de l’ensemble d’onze titres. Éclairées, naïves, drôles, festives, intimes ou encore sensibles, les chansons de Robert Robert sentent bon le printemps montréalais.

Quel a été votre processus créatif pour Silicone Villeray?

Quand j’ai commencé l’album il y a un peu plus de deux ans, j’ai eu envie d’explorer la musique en français. Je pense que parler dans sa langue maternelle rend plus proche de ses émotions. Silicone Villeray évoque ce que j’ai pu observer autour de moi dans ce temps-là, du sentiment de désenchantement chez les gens. Personne ne voulait regarder dans le passé, mais en même temps tout le monde trouvait que le futur semblait boring ou apocalyptique. Cette vision était difficile pour moi, parce que tout avait l’air noir et déprimant. Et puis je me suis dit qu’il n’y avait pas de raisons pour que je m’abandonne à ces sentiments défaitistes. Puisque j’écris des chansons, je contrôle la narrative de ces histoires. J’ai donc pris le temps de revisiter cette négativité pour la twister dans une la perspective que j’aimerais avoir, de transformer les problèmes en beau. La musique est bon moyen de faire de l’introspection.

«J’espère que Silicone Villeray va apporter de la joie à ceux qui broient du noir. Mon album est fait pour être partagé avec les personnes qu’on aime.» Robert Robert

Et du côté de la musique?

Je travaille tout le temps sur mon laptop, même pour m’enregistrer. Mes maquettes, c’est moi avec mes écouteurs et rien d’autre. C’est très personnel, j’étais vraiment dans ma bulle. Le résultat fait que ma voix est délicate, presque chuchotée. Ce contexte a créé l’ambiance de l’album. Je me suis aussi entouré de producers – Benoit Parent, Félix Petit, CRi – et je me suis rendu compte que ça permettait à mes chansons d’atteindre leur 100%. Même ma musique est positive, c’est important que ceux qui écoutent comprennent mon intention. Collaborer avec eux m’a amené vers d’autres horizons. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré Hubert Lenoir. Il m’a proposé son aide pour la production et j’ai trouvé ça très intéressant, car je ne le connaissais que comme auteur-compositeur-interprète.

Justement, vous avez un duo avec Hubert Lenoir, La nuit se plaindre, sur Silicone Villeray. Quelle est l’histoire de ce morceau?

Je lui ai montré cette chanson, car c’était celle de tout l’album à laquelle j’arrivais le moins à donner une place. Peut-être que je pensais qu’elle était moins bonne. Mais Hubert est venu en studio avec plein d’idées, et de fil en aiguille il en a aussi eu beaucoup pour tout le reste. On s’est très bien complémentés, et on partage beaucoup d’affinités musicales. On a notamment la même vision. C’était vraiment l’fun. Sa copine, Noémie D. Leclerc, a d’ailleurs réalisé plusieurs vidéoclips pour La nuit se plaindre, et L’été je m’ennuie également.

Quel est votre rapport à Villeray?

Le titre Silicone Villeray est né à partir d’une joke. Je cherchais des lieux sur Instragram, et je suis tombé là-dessus. C’était un peu fantomatique et j’ai trouvé ça fou! Je me suis mis à penser que Villeray, mon ancien quartier dans lequel j’ai eu mon premier appartement et où j’ai vécu début vingtaine quand je me posais beaucoup (trop) de questions, avait quelque chose de futuriste. Ça m’a beaucoup parlé, et on en revient au twist positif. J’ai senti que je pouvais m’approprier ce quartier si je décidais de le voir autrement.

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