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Altitude Sports: la boutique de sport 2.0 et locale 

Alexandre Guimond et Maxime Dubois Altitude sports
Alexandre Guimond (à gauche) et Maxime Dubois (à droite) sont PDG d'Altitude sports depuis 2011. Photo: Gracieuseté, Altitude sports

Pour Alexandre Guimond et Maxime Dubois, racheter Altitude Sports était d’abord un projet de colocs. Une de ces idées un peu folles dont on parle pendant des heures sans trop se douter qu’un jour peut-être on sera à la tête de «la plus grande petite boutique» en ligne d’articles de sport au Québec. Entretien.  

Altitude Sports 

Co-PDG: Alexandre Guimond et Maxime Dubois 

Date de création: 1984 

Date de rachat: 2011 

Site web: altitude-sports.com

400 à 950 employé.e.s selon la saison  

35% de croissance annuelle moyenne depuis 2011 

Plus de 400 marques de sport offertes en ligne 

En 2011, vous étiez déjà tous les deux employés chez Altitude Sports. Qu’est-ce qui vous a motivés à racheter carrément l’entreprise? Vous aviez un objectif en tête?  

Alexandre: Chez Altitude Sports, j’ai commencé vraiment sur le plancher en même temps que je faisais un bac en philo. J’ai vu le site web grandir et je voulais pousser le e-commerce. Comme Max avait étudié en marketing, il a commencé à m’aider là-dedans, puis éventuellement il s’est joint à l’organisation en 2008 et on a commencé à pousser le web ensemble. 

Maxime: En 2011, on a convaincu notre patron de l’époque de racheter le volet web et les magasins d’Altitude. Je pense que ce qui nous a poussés à le faire, c’est qu’on était autant passionnés des affaires que du sport et qu’on avait envie de prouver qu’on pouvait offrir en ligne une plus belle expérience d’achat qu’en magasin. Même si au début nos proches nous disaient qu’ils ne pourraient jamais acheter un vêtement en ligne parce qu’ils ne pouvaient pas le toucher, l’essayer.  

L’autre mission qu’on s’est donnée, c’était de répondre à une nouvelle tendance: celle de porter des vêtements techniques en ville et de vouloir des vêtements design pour le plein air. Si on regarde 15 ans en arrière, c’était assez rare de porter un parka en ville et, sur les sentiers, les gens ne s’intéressaient pas tant à l’aspect esthétique. Le fait d’être à Montréal, ça a vraiment forgé notre vision de la chose. On a décidé d’investir dans des marques à la fois esthétiques et techniques.  

On voit en effet que vous misez beaucoup sur l’esthétique, mais est-ce que le risque n’est pas de perdre de vue la qualité? 

A: Non, parce qu’on a toujours gardé nos standards de qualité et de durabilité. Moi, j’ai encore mon sac à dos d’il y a 16 ans! On veut offrir le meilleur des deux mondes parce que ça a beau être design, si ton manteau brise dans six mois, s’il rétrécit au lavage, s’il ne tient pas assez chaud ou s’il respire mal, les clients vont être déçus.  

Chaque année, on se challenge avec l’équipe des achats: on a une liste de critères et sur 100 nouvelles marques qu’on pourrait considérer, ça se peut qu’on n’en retienne que six ou qu’on arrête de vendre des produits parce qu’on a été déçus, finalement. Il faut aussi savoir qu’on teste nous-mêmes les produits avec nos employés, qui sont aussi des passionnés.  

M: J’ajouterais que ce n’est pas parce que notre industrie est sensible à l’esthétisme qu’elle a les torts de l’industrie de la mode. La plupart des marques qu’on vend vont se dire «on fait le meilleur manteau de duvet possible» dans l’idée de pouvoir offrir le même modèle pendant dix ans parce qu’il a été soigneusement conçu.  

A: Oui, et on entretient aussi une culture de la réparation. On propose plusieurs marques, par exemple North Face ou Patagonia, qui offrent des produits durables que tu vas garder très longtemps parce que tu vas être capable de les réparer. 

Sur une note plus personnelle, on sait que vous aimez le plein air, mais quels sont vos sports favoris? Est-ce que vous vous considérez comme de grands sportifs?  

M: Dans notre industrie, il y a souvent un athlète olympique caché quelque part, mais tous les deux, on n’est pas des athlètes de haut niveau. Cela dit, ça ne m’empêche pas d’être passionné de ski et d’aimer beaucoup le vélo.  

A: Même chose, j’aime beaucoup le ski, le vélo, la randonnée, la course. J’ai vraiment touché un peu à tout. Je fais aussi du kayak, de l’escalade… mais je ne me considère pas comme un expert dans aucun sport. C’est aussi pour ça que, dans notre travail, on s’adresse autant aux athlètes olympiques qu’aux athlètes amateurs du dimanche. Si tu ne sais pas c’est quoi une veste imperméable trois plis, on ne va pas te parler comme si c’était un acquis; au contraire, on fait tout pour démystifier le vêtement technique et le rendre accessible à tous.  

Est-ce que ça fait partie d’une démarche plus large pour être plus inclusif? 

M: Oui, pour nous, être inclusif, c’est d’abord vulgariser, présenter la bonne information en ligne et rendre l’essayage facile. Mais c’est aussi s’adapter à notre clientèle. Dans les prochaines semaines, on va commencer à vendre à des clients qui, dans le Grand Nord canadien, vont commencer à avoir de la neige. On doit être capables de les servir.  

Un de nos piliers, c’est aussi les grandeurs alternatives, par exemple des souliers plus larges, plus étroits, plus longs que la moyenne. C’est important pour nous d’avoir des vêtements et équipements de très petites tailles, mais également dans des tailles plus grandes. Et c’est une des forces de la vente en ligne: on est moins limités qu’en magasin. Ça nous permet d’avoir une sélection plus vaste et à la fois plus nichée.  

A: Pour ce qui est de l’accessibilité, on a aussi tissé des liens avec des organismes montréalais et de partout au Canada. On a fait près d’un million de dollars de dons à des organismes comme Sun Youth ou Mission Old Brewery à Montréal, mais aussi Color the trail et Zero Ceiling pour permettre aux jeunes et aux personnes en situation d’itinérance de vivre des expériences en plein air. On a conscience que le coût de l’équipement peut être un obstacle. 

Une montagne de rabais 

Le site partenaire d’Altitude Sports, La dernière chasse, est spécialisé dans la vente de vêtements et d’équipement de sport au rabais.  

Offrir un très bon service en ligne, c’est chouette, mais malgré tout, est-ce que ça ne vous manque pas d’être en contact avec la clientèle?  

M: Les gens associent souvent le web avec un service froid et automatisé, mais chez nous ce sont de vrais humains qui répondent sur le clavardage ou au téléphone, pas des robots. On a toujours voulu garder ce côté friendly d’une petite boutique et les clients le savent.  

A: C’est aussi vrai qu’on a connu les magasins et on a adoré avoir ce point de contact. On réfléchit en ce moment à une manière d’être physique. Pour nous, ça ne passe pas forcément par la formule magasin, mais d’ici deux à trois ans, on aimerait ça ouvrir une certaine forme de lieu physique où on serait en contact direct avec les clients.  

Comment voyez-vous l’avenir pour Altitude Sports? Est-ce que de nouveaux projets s’en viennent? 

M: Oui, on a des tas de projets et surtout, avec l’équipe qu’on a, on a confiance en nos moyens. Déjà, on s’ouvre à de nouvelles catégories d’activités, comme l’escalade, qui est devenue un sport de ville au même titre que le yoga, et on continue de bonifier notre offre de grandeurs inclusives de vêtements pour enfant. On a vraiment explosé notre sélection dernièrement.  

A: Ça fait aussi plusieurs années qu’on a lancé notre «market place» qui relie directement les inventaires des marques à notre site web en plus de notre propre inventaire. C’est une expérience unique qui permet d’offrir la meilleure sélection possible. On commence à être un peu connus au Canada et on se prépare à s’étendre plus largement. Et sinon, on a commencé le processus pour obtenir notre certification B Corp. On pense être capables de finir ça dans les deux prochaines années; ça nous permet d’apprendre à quels endroits on peut s’améliorer, autant sur le plan social qu’environnemental. 

Un.e entrepreneur.euse d’ici qui vous inspire 

«On a toujours admiré Yvon Chouinard, le président de Patagonia dont les parents sont d’origine québécoise. C’est vraiment quelqu’un qui a eu un rayonnement incroyable. Et puis, plus près de chez nous, il y a François Roberge, le président de La Vie en rose fait partie de notre conseil d’administration. Il nous a coachés et il a su bâtir une super entreprise qui est vraiment un modèle pour nous.» – Maxime 

Votre application favorite  

«TikTok, c’est mon plaisir coupable. Je trouve qu’il y a tellement de variété! On trouve plein de trucs nichés super intéressants. Ça m’a permis de découvrir plusieurs communautés autochtones, mais aussi des artistes musicaux… Ça se consomme très bien, trop bien.» – Alexandre 

«Pour moi ça serait OHdio. Ça me change les idées et ça m’aide à m’endormir en pensant à autre chose qu’au travail.» – Maxime   

Votre meilleur conseil pour se lancer en affaires  

«De bien s’entourer. Dès le début, on a pris une posture quand même assez humble d’avancer avec les conseils qu’on recevait autour de nous. Ça déstresse et c’est rassurant de te dire que t’es pas tout seul à penser à tes affaires.» – Alexandre  

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