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Comment m'orienter pour m'orienter?

Comment savoir si nous avons fait le bon choix de carrière? Que faire pour être sûrs que nous avons choisi la bonne voie? Avons-nous la possibilité d’envisager une réorientation en cas d’erreur? Jacques Langlois, conseiller d’orientation de­puis plus de 12 ans à l’Université de Trois-Rivières, a vu défiler dans son bureau des gens en pleine remise en question, ou tout simplement désemparés à l’idée de se choisir une carrière. Pour  aider ceux pour qui l’orientation est elle-même source d’interrogations, il a publié récemment L’orientation -mode d’emploi. Métro s’est entretenu avec le conseiller à ce sujet.

Pourquoi avoir décidé de rédiger cet ouvrage?
Tout simplement parce que, dans le cadre de mes fonctions de conseiller d’orientation à l’université, j’ai constaté deux faits majeurs. Le premier, c’est que la majorité des gens ignorent ce qu’est l’orientation proprement dite. Beaucoup arrivent dans mon bureau et s’attendent à ce que je leur fasse passer des tests ou que je règle leurs problèmes en 15 mi­nutes. Le deuxième, c’est qu’il existe des livres du type «s’aider soi-même» dans toutes sortes de domaines, mais il n’y en a pas qui portent sur l’orientation en elle-même. Il y a des guides de pro­fessions ou de formations, mais ils n’aident pas les gens à faire leur choix de carrière. J’ai donc pensé qu’un livre d’initiation à l’orientation pouvait être utile.

À qui s’adresse ce livre?
À toute la belle génération des 18-35 ans et à toutes les personnes qui se cherchent. Et même à celles qui ont terminé leurs études, qui travaillent et qui envisagent de se réorienter. Ce n’est pas compliqué : au Canada, la probabilité pour les diplômés de l’université de travailler dans leur domai­ne d’études est de 50 %. Ce qui veut dire que l’autre 50 % de diplômés ne travaillent pas dans leur branche.

Pourquoi certains se retrouvent-ils sur le marché de l’emploi sans savoir ce qu’ils veulent faire?
Il y a plusieurs destins pour ceux qui sortent de l’université. Je pense précisément à trois scénarios. Il va y avoir des réorientations pour ceux qui, rendus à 25 ans et plus, se disent «je ne sais pas trop quoi faire». Puis, il y aura ceux qui poursuivront leurs études parce qu’ils ne se seront pas trouvé d’emploi après leur bac. Alors, ils feront une maîtrise, mais ne trouveront pas plus d’emploi par la suite. Et enfin, il y a ceux qui font des sauts de puce de côté, ceux qui vont cumuler les bacs ou les certificats, ce qui est de plus en plus populaire.

Comment doit-on se servir de votre guide?
Je pense qu’il doit être un outil de «première ligne». Lorsqu’on commence à avoir des symptômes de désorientation (on n’aime pas ses études, ou on vient d’échouer à un stage, ou on n’aime pas son job, etc.), on peut simplement feuilleter le livre pour en prendre connaissance et voir si on a réellement un problème d’orientation. J’y explique ce que c’est qu’avoir un problème d’orientation. On trouve dans mon ouvrage des stratégies efficaces et inefficaces dans le choix de carrière.

Justement, ne vaut-il pas mieux rencontrer directement un conseiller d’orientation?
Je vais faire un parallèle : les gens qui souffrent de dépression et qui lisent des livres sur le sujet ont plus de chances de s’en sortir que ceux qui n’en ont pas lu. Cela a un effet guérisseur. C’est un peu la même chose pour l’orientation. Quelqu’un qui a pris la peine de se renseigner sera bien plus réceptif au mo­ment de la consultation. Il saura exactement comment se déroule la rencontre avec le conseiller.

L’orientation – Mode d’emploi
Jacques Langlois
ERPI, 29,95$

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