Réduire les inégalités
Le campement d’Occupons Montréal a été démantelé en fin de semaine dernière, comme les autres camps des indignés ailleurs au Canada. Ces manifestants nouveau genre ont réussi à attirer notre attention sur l’augmentation des inégalités dans notre société.
Selon une étude publiée par le Crédit Suisse et citée par Argent, 1 % de la population mondiale, soit les 29,7 millions de personnes dont la richesse atteint au moins 1 M$, contrôlent 89 000 G$US, soit 38,5 % de toute la richesse de la planète. Le reste de la population, les 99 % dont vous et moi faisons partie, doivent donc se contenter des 61,5 % restants.
Cette disparité est énorme. En fait, elle n’a jamais été aussi importante. L’indignation se justifie d’autant plus que cette minorité ne doit pas toujours sa richesse à son talent ou à son labeur, mais bien plutôt à sa naissance.
Une récente étude, publiée par des chercheurs canadiens pour l’Institut pour la recherche sur le travail, montre qu’environ 40 % des gens travailleront un jour pour le même employeur qu’un de leurs parents. Or, parmi les enfants des plus riches, cette même proportion est plutôt de 70 %.
Cette différence importante montre que le népotisme est toujours présent dans la société. Le népotisme est la capacité des mieux nantis à trouver pour leurs jeunes un emploi qui leur assurera les privilèges dont ils ont bénéficié eux-mêmes, souvent chez le même employeur.
Il n’y a pas de solutions simples pour réduire les inégalités économiques et le népotisme. Des anthropologues ont montré que plusieurs des super riches ne sont pas conscients qu’ils sont vraiment privilégiés et que d’autres croient qu’ils méritent leur position. Si c’est exact, les revendications des indignés ont dû souvent tomber dans les oreilles de sourds.
L’existence du népotisme ne signifie pas, cependant, que les 99 % sont à jamais condamnés à un «petit pain». On a prouvé que la formation universitaire était un excellent outil pour améliorer sa situation économique.
Une autre étude, réalisée cette fois par Statistique Canada, montre que de plus en plus de jeunes provenant de familles aux revenus faibles obtiennent leur diplôme universitaire. La proportion est passée de seulement 12 % en 1986 à 23 % en 2009, presque le double. Ces jeunes risquent donc fortement d’améliorer leur situation sur le marché du travail.
Aucune étude ne nous dit, cependant, dans quels programmes ils se sont inscrits. Il y a fort a parier qu’ils ne s’inscrivent pas toujours dans les programmes offrant les meilleures possibilités sur le marché du travail, alors que l’inverse serait vrai pour les jeunes de familles plus nanties. Il y a donc encore du travail à faire pour réduire les inégalités.