Un entrepreneur fonde une coopérative gastronomique
Un chef est seulement jugé par la qualité de son dernier plat. Pour l’entrepreneur Dan Vigderhous, ce mantra d’innover ou de périr représente l’essence de sa nouvelle entreprise, une coopérative gastronomique compétitive qui pourrait servir de solution pour les chefs durement affectés par la pandémie et cherchant à revenir dans le jeu sans faire de gros sacrifices.
«On travaille sur le présent et le futur de l’industrie de la restauration», a-t-il dit.
Portant le nom Q-ZN, l’opération de M. Vigderhous consiste en un établissement commercial conçu pour produire des plats spécialement destinés à la livraison. Imaginez-vous un énorme entrepôt avec de nombreuses stations dans lesquelles se trouvent des tables de préparation en acier inoxydable, des ventilateurs pour hotte, des congélateurs, des réfrigérateurs, des fours et des éviers. Les commandes, provenant directement des clients, arrivent à chaque station.
Mais comment fonctionne tout cela?
Les restaurants ou les chefs doivent débourser 4950 $ par mois et payer les frais généraux comme l’électricité en plus d’accepter un bail d’une durée minimum d’un an. En échange, ils ont accès à l’une des 18 stations de Q-ZN, 16 000$ de matériel de cuisine et un système de point de vente entièrement intégré offrant la livraison à domicile via Uber Eats, Skip the Dishes et DoorDash.
«Nous sommes la première cuisine virtuelle au Québec», a déclaré M. Vigderhous. «Il n’y a rien de semblable dans la province.»
Même si les chefs vont travailler indépendamment les uns des autres, ils partageront un réfrigérateur de plain-pied, des services de lave-vaisselle et une zone de ramassage des livraisons. Selon l’entrepreneur, en partageant certains frais généraux et en réduisant leurs activités à l’essentiel, les locataires pourront économiser de l’argent tout en s’assurant de ne pas investir à long terme en ces temps incertains.
Le coût inférieur de l’investissement nécessaire pour cette installation, en comparaison à celui d’un restaurant en bonne et due forme, permet aussi d’offrir les plats à des tarifs moins élevés.
Les activités de la cuisine virtuelle se tiendront dans l’arrondissement de Saint-Laurent, mais l’adresse exacte ne sera pas donnée au public qui, de toute façon, ne peut pas entrer dans l’établissement.
Il existe plus de 10 entreprises de livraison de nourriture en Amérique du Nord à l’heure actuelle, un signe démontrant l’augmentation de la demande.
Une demande grandissante
Avec Q-ZN, M. Vigderhous et ses partenaires espèrent profiter de la montée du marché de la livraison de nourriture. Avant la pandémie, les experts estimaient que la livraison en ligne allait continuer de gagner en popularité et valoir plus de 200 G$ d’ici 2025. Avec plus de personnes prises à la maison en raison de la pandémie, ces estimations n’ont fait qu’augmenter.
À l’heure actuelle, il existe plus de 10 entreprises de livraison de nourriture en Amérique du Nord, un autre signe démontrant l’augmentation de la demande.
«Cette industrie était déjà en plein essor avant que la COVID-19 frappe. Maintenant, son potentiel est illimité», estime Said Vidgerhous.
La cuisine virtuelle sera ouverte dès février 2021. Jusqu’à présent, la réponse des personnes pouvant occuper l’une des stations a dépassé les attentes du cofondateur. En seulement deux semaines, Q-ZN a déjà signé des ententes avec sept restaurants se spécialisant dans un peu tout, des sushis et des bols pokés à la pizza et aux hamburgers gastronomiques.
«Tout le reste n’était qu’une idée jusqu’à ce que les chefs s’engagent à mettre de l’encre sur un contrat, a-t-il déclaré. Cela prouve qu’il existe une demande pour notre concept.»
Si tout se passe bien, lui et son équipe espèrent amener leur concept dans d’autres arrondissements de Montréal, ainsi que dans les régions de Gatineau et de Québec.