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Le linge mou, c’est pas fini!

linge mou
Les marques locales s'emparent du mou. La vie professionnelle (à gauche) et Lachapelle Atelier (à droite). Photo: Gracieuseté / La vie professionnelle / Lachapelle Atelier

Cotons ouatés, sportswear, shorts leggings et pantalons à taille élastique: la tendance du linge mou a véritablement explosé dans le contexte pandémique. La sélection naturelle s’est opérée dans nos garde-robes et seuls les vêtements qui promettaient de dorloter nos bourrelets pouvaient en sortir vainqueurs. Mais avec le passeport vaccinal qui nous permet de sortir malgré cette énième vague, la question se pose: notre mou est-il toujours de bon goût?  

Le mou suprême 

Il y a le mou qui nous magnifie, qui nous donne l’air de siroter du vin orange sur une terrasse comme s’il n’y avait rien là. Il y a aussi le mou qui nous sert de jaquette et qu’on se réserve comme costume de menstruation. Alors, comment différencier le beau mou, approuvé par nos boss, du mou qui ne devrait jamais voir la lumière du jour?  

«On aime son linge mou quand celui-ci est véritablement doux et qu’il vieillit bien au lavage. Lorsque notre linge mou est bien coupé, on peut se permettre plus librement de le porter dans nos activités quotidiennes», pense Mélodie Wronski, styliste et cofondatrice avec Jay Du Temple de la marque La vie professionnelle. 

Qu’il soit conçu localement ou déniché dans une friperie, le mou de bon goût peut être élevé d’un cran en jouant avec les contrastes de la silhouette, comme le fait la jeunesse TikTok; un haut moulant avec un pantalon plus ample, un t-shirt lousse avec un bas plus cintré.  

Le linge mou de calibre supérieur est quant à lui un investissement à long terme, puisque sa durée de vie est nettement plus élevée que celle des items fast fashion. Mais en règle générale, si on est game d’y essuyer ses doigts luisants après une saucette dans le sac de chips, c’est un pyjama, pis ça finit là.  

Pour tout le monde, vraiment? 

Vite comme ça, la mode confortable semble répondre à toutes nos prières. On peut la porter au bureau, à l’école, du divan au resto… mais est-ce une tendance véritablement accessible? Théoriquement, oui. En pratique, pas vraiment.  

Dans les friperies, les personnes minces à la recherche de coupes amples vont bien souvent piétiner le territoire déjà réduit des sections taille plus. L’offre locale de vêtements grande taille est aussi excessivement limitée, sans parler du fait que le linge mou est socialement beaucoup moins accepté lorsqu’il est porté par des personnes grosses.  

C’est en réponse à cette offre locale démoralisante que Viviane Lachapelle, fondatrice de Lachapelle Atelier, a créé sa propre marque de vêtements taille plus avec des coupes impeccables, offertes jusqu’en 4X. La clientèle y trouve son compte en matière de linge mou, avec des t-shirts basiques offerts dans un nuancier tendance, comme lavande ou émeraude, ainsi que des robes et des chemises amples faites de tissus gaufrés réconfortants.  

«Il y a encore beaucoup de travail à faire [en matière de linge mou taille plus]! Je tiens tout de même à remercier les marques qui agrandissent leur gamme de tailles et qui sont ouvertes aux changements [en proposant davantage de beau mou grande taille], mais nous sommes malheureusement encore très loin d’un idéal», rappelle Viviane 

L’inclusion de la diversité des genres semble toutefois bien intégrée dans cette nouvelle vague de vêtements confortables. Les coupes plus lousses, de plus en plus populaires et accessibles, peuvent notamment permettre aux personnes vivant une dysphorie de genre d’harmoniser leur look à un idéal plus androgyne. Une ligne comme La vie professionnelle, justement, offre des vêtements non genrés dans une variété de tissus doux et de coloris choisis avec soin, du rose poudré au bleu marin, qui laissent s’exprimer les personnes qui les portent.  

Le mou du futur 

Le confinement nous aura au moins appris l’importance de se construire une garde-robe douillette qui possède plusieurs vies. Pour Mélodie Wronski, un retour aux outfits inconfortables qui compressent la bedaine est difficile à imaginer: «Même si on est excité par l’extravagance qu’entraînera certainement la mode post-pandémique, je crois que plusieurs d’entre nous se sont habitués à un certain gage de confort dans nos vêtements.»  

Pour l’avenir, Viviane Lachapelle prévoit qu’on peut s’attendre à une offre plus éclectique, avec des textures et des motifs originaux qui pourront satisfaire notre soif de party, même si ce n’est qu’à travers nos vêtements; «Le linge mou est là pour rester, alors il devra se réinventer, lui aussi.» 

Ces marques québécoises qui excellent dans le beau mou 

  • Odeyalo Clothing 
  • Dreams of Anastasia 
  • Boutique Lustre 
  • Frank & Oak 
  • Girl Crush Gang 

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