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Être carboneutre, c’est cher?

Photo: 123rf

Tout le monde pollue, ou presque. Avec la crise climatique qui sévit, on peut au moins compenser en rachetant ses émissions de gaz carbonique. Mais être carboneutre a un prix. 

Le principe de la carboneutralité est simple: on calcule ses émissions de gaz à effet de serre. On les contrebalance en payant un montant à un organisme choisi, en ligne surtout, qui finance des activités compensatrices telles que la plantation d’arbres, de loin la plus populaire.  

C’est que les arbres agissent comme des filtres écolos. Ils absorbent le CO2 de l’air qui les entoure pour produire leur propre énergie. 

Parmi les autres options de compensation carbone, on compte les projets d’énergie éolienne, solaire et géothermique ou encore les initiatives de récupération de gaz d’enfouissement ainsi que les usines de biogaz. 

Étape 1: déterminer son empreinte 

La première étape consiste à estimer son empreinte carbone. Elle varie évidemment d’un individu à l’autre, et d’une entreprise à l’autre. 

«Quelqu’un qui habite dans un condo à Montréal et qui se déplace en métro va avoir une empreinte différente de quelqu’un qui habite une maison en région et prend son auto tous les jours», explique Luc Baillargeon-Nadeau, directeur du développement durable chez LCL Environnement et Certification Carboneutre. Celui-ci précise que le moyen de transport et l’habitation jouent un rôle central dans l’empreinte de carbone individuelle. 

L’alimentation aussi: «Un végétalien va émettre moins de gaz à effet de serre qu’un amateur de viande.» 

Pour nous aider, il existe plusieurs calculateurs en ligne qui nous permettent de déterminer notre empreinte exacte. À titre indicatif, la moyenne globale d’émission de CO2 par individu au Québec est de 10 tonnes par année. 

«Un adulte qui habite en banlieue va être près du 15 à 20 tonnes. Un autre qui habite à Montréal se rapproche plus du 5 à 10 tonnes», spécifie M. Baillargeon-Nadeau. 

Étape 2: choisir un organisme 

Il existe une horde d’organismes qui nous permettent de racheter nos émissions. Parmi les plus populaires, on compte Carbone boréal, Planetair, Carboneutre Québec et Arbres Canada, notamment. 

«Plusieurs organismes font des projets de réduction ou de captation de gaz à effet de serre. En échange du paiement d’un certain prix de la tonne, l’organisme choisi va planter des arbres en votre nom», explique M. Baillargeon-Nadeau. 

Étape 3: payer 

Les prix varient entre 25 et 50 $ la tonne, et ce, en fonction de l’initiative choisie et du fonctionnement de chaque organisme. 

Pour un individu moyen qui émet 10 tonnes de CO2 par année, être considéré carboneutre lui coûtera donc entre 250 et 500 $ annuellement. Pour les entreprises, les coûts varient beaucoup en fonction de leurs activités. 

«La carboneutralité pour un petit bureau comptable de cinq employés peut par exemple coûter 200 $, tandis que pour une entreprise de transport, il en coûtera 40 000 $ par année», illustre-t-il. 

Règle générale, le prix de la compensation équivaut à 5 à 10% de la facture énergétique totale de l’entreprise. 

Lise Auclair est propriétaire du Café de la brûlerie à Granby. Son café est certifié carboneutre. Elle indique devoir payer en moyenne 700 $ par trimestre, mais c’est une dépense qu’elle accepte volontiers. 

«On a tous une responsabilité quand on exploite un commerce, estime-t-elle. C’est une taxe de pollution que je me suis moi-même imposée. Je voulais que, comme moi, mon entreprise prenne à cœur ses responsabilités écologiques.»

Il existe plusieurs manières de compenser ses émissions de gaz à effet de serre. 

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