Lise Watier, au service des femmes

Lise Watier est restée humble malgré 40 ans de succès. «Je trouve ça amusant qu’on me décrive comme une pionnière», avoue-t-elle au­tour d’une tasse de thé du Labrador, ingrédient-clé de la toute nouvelle gamme qu’elle vient de présenter aux mé­dias et qui arrivera sur les tablettes en janvier.

Pourtant, la popularité de la marque qui porte son nom n’a cessé de croître. Un exemple pour illustrer ce fait: quelque 200 000 crayons pour les yeux sont vendus chaque année, soit un toutes les deux?minutes et demie.

Alors, pionnière, Lise Watier? Oui. D’abord parce qu’au début des années 1970, les femmes n’étaient pas si nombreuses sur le marché du travail – et encore plus rares dans le domaine des affaires. Ensuite, depuis ses bureaux montréalais, elle a réussi à bâtir une marque dont la réputation n’est plus à faire dans le monde de la beauté canadien.

En tête-à-tête, elle nous a livré ses impressions sur trois sujets brûlants qui touchent son industrie. Extraits.

Les produits locaux
La nouvelle gamme de Lise Watier, Age Control Supreme, a pour ingrédient essentiel un trésor de la forêt boréale québécoise : le thé du Labrador. Dans un souci de développement durable, les feuilles sont récoltées à la main au Saguenay.

Une nouvelle qui réjouit certainement les inconditionnels des produits locaux. «Que ce soit local est une chose, mais que  ce soit un produit performant et unique est encore plus excitant, nuance Lise Watier. Ce pourrait être local et moyennement intéressant, mais ce n’est pas le cas.»

La toxicité des cosmétiques
Fabriquer ses produits de beauté à la maison à partir d’ingrédients naturels est devenu une pratique courante chez certains consom­mateurs inquiets de ce qui se trouve dans les petits pots.

«On est rassuré par le fait que ce soit naturel, mais il faut faire attention : ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est bon, avertit Mme Watier. On ne lit pas toujours les contre-indications. Personne ne veut consommer des produits toxiques, que ce soit dans l’alimentation ou dans les cosmétiques. C’est un mouvement auquel nous adhérons. Il n’y a pas de produits toxiques dans nos crèmes. Pas de parabènes. C’est sûr que ce ne sont pas des produits fabriqués dans ma cuisine; ils sont le fruit d’une technologie. Cela dit, je n’ai rien contre le fait de mettre des concombres dans un blender pour se concocter soi-même des crèmes!»

La jeunesse à tout prix
De nombreuses femmes (et de plus en plus d’hommes) cherchent la fontaine de Jouvence ou un produit miracle qui effacerait leurs rides. Pour Lise Watier, cependant, la beauté, c’est bien plus qu’un joli visage. «Une belle femme est pour moi bonne et généreuse, fait-elle valoir. Elle aime la vie et les autres. La beauté se vit, s’exprime et se ressent. C’est ce qui ressort d’une personne, c’est son attitude face à la vie et face aux autres. Un mannequin au corps parfait ne serait pas belle si elle disait des mots méchants. Quant aux cosmétiques, ce sont simplement des outils qui permettent de se sentir bien, plus jolie et plus attrayante.»

40 ans de succès
Retour sur quelques lancements phare de la marque.

• 1972 – Lise Watier
  Lancement d’une ligne de cosmétiques sous la bannière Lise Watier, incluant des produits de soins et de maquillage.

• 1993 – Neiges
  Le succès du parfum phare de la marque ne se dément pas : près de 20 ans après son lancement, il reste le parfum le plus vendu au Québec. «Nous avons créé Neiges alors que l’entreprise se trouvait dans une situation précaire, se souvient Lise Watier. Pour moi, c’est un cadeau du ciel.»

• 2012 – Age Control Supreme
  Il a fallu cinq ans pour élaborer cette gamme anti-âge : une crème riche et deux sérums. Fabriquée à partir d’extrait concentré de thé du Labrador, cette innovation a été développée au Québec avec des chercheurs de l’UQAC.