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Ils ne sont pas comme nous

Photo: Archives Métro

Cela peut sembler tiré par les cheveux, mais la répartition de l’appui à la charte des valeurs proposée par le gouvernement québécois illustre un important principe sur la façon dont nous percevons les personnes atteintes de maladies mentales.

Il semble y avoir beaucoup moins d’appuis pour la charte en zone urbaine qu’en région rurale. Pourquoi? Après tout, les gens sont ce qu’ils sont. Mais il existe une différence importante qui explique cet écart : le contact avec les personnes différentes.

Si on souffre d’une maladie mentale ou si on travaille dans le milieu psychiatrique, une de nos préoccupations est la stigmatisation. La maladie mentale est un vaste concept qui englobe des problèmes de santé relativement rares, comme la schizophrénie, ou plus courants, comme la dépression, l’anxiété et les troubles de l’alimentation. Le lien entre ces différents troubles est la manière dont on pousse les gens qui en souffrent à se sentir. Même si beaucoup de progrès a été accompli ces dernières années, les gens atteints de maladie mentale demeurent un groupe stigmatisé.

Plusieurs recherches ont été effectuées sur la perception qu’a le public des personnes souffrant de troubles mentaux. La conclusion la plus fréquente est que le contact direct est la meilleure façon de dissiper la stigmatisation.

Pour les gens qui n’ont aucune interaction directe avec des personnes atteintes de maladie mentale, les mythes persistent : ils perçoivent ces personnes comme différentes d’eux. Mais, une fois qu’ils interagissent avec elles, ils commencent à se reconnaître en elles. Ils s’identifient à leurs émotions, à leurs valeurs, à leurs attitudes, et ils constatent que nous sommes tous faits à peu près du même bois. Une maladie mentale ne survient pas chez quelqu’un qui est «différent» : elle peut apparaître chez toute personne dite «normale».

La Semaine de sensibilisation aux maladies mentales est en cours; cette campagne vise à contrer la stigmatisation qui entoure la maladie mentale. Il y a un lien entre l’effet du contact direct et notre perception des personnes souffrant de maladie mentale, mais aussi de tous les groupes différents de nous.

Les perceptions sont des perceptions, et la réalité est la réalité. Si on a des contacts directs avec les membres d’un groupe, notre ancienne perception sera remplacée par la réalité. Bien sûr, on ne peut pas aimer tout le monde. Que vous ayez affaire à un groupe de professionnels, comme des avocats ou des psychologues, à un groupe ethnique ou à des gens atteints de maladie mentale, vous les verrez rapidement pour ce qu’ils sont : des êtres gentils, pas très gentils, ou entre les deux. Vous considérerez certains comme des saints, et d’autres vous déplairont, mais au moins, vous les jugerez selon leurs mérites personnels plutôt que d’après ce qu’ils représentent. Plus on interagit avec quelqu’un, plus on voit la personne véritable derrière l’étiquette.

Je vous invite à vous joindre à moi pour l’événement MONTRÉAL MARCHE pour la santé mentale, le dimanche 20 octobre à 11 h, au square Phillips.

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