Le Panama, un paradis de nature sauvage et de traditions
Située le long de la côte nord-est du Panamá, dans la mer des Caraïbes, la Comarca de San Blas a la particularité d’être la seule province du pays exclusivement habitée par une population autochtone, les Gunas, qui l’appellent aujourd’hui «Guna Yala», soit la terre des Gunas.
Comme les autres territoires indigènes du pays, elle est répertoriée sous l’appellation de comarca, signifiant «territoire», et non sous le vocable de «province». Mais à la différence des autres terres indigènes du pays, elle est la seule à être exclusivement administrée par une population autochtone. Ce statut unique est envié de toutes les communautés autochtones d’Amérique latine, du Mexique à la Terre de Feu, en passant par la cordillère des Andes et la jungle de l’Amazonie.
En avion
Des vols réguliers assurent des liaisons entre la capitale et les îles de San Blas. De minuscules pistes d’atterrissage se trouvent sur les îles ou sur la côte, en bordure de la jungle, et de petits bateaux amènent alors les visiteurs vers les îles désirées.
Un cadre naturel paradisiaque
Imaginez plus de 300 îles coralliennes serties au milieu d’une mer d’un bleu turquoise intense, dont seules 60 sont habitées. Prélassez-vous sur une plage au sable fin et doré à souhait sur une île perdue au milieu de nulle part. Bercez-vous dans un hamac entre deux palmiers au son du langoureux grincement de leurs troncs caressés par les vents. Plongez dans des eaux cristallines et pénétrez dans un monde aux couleurs intenses d’une variété infinie. Enfin, au loin, admirez ce magnifique collier d’émeraudes que constitue l’impénétrable jungle de San Blas, une longue bande de terre d’une largeur moyenne d’à peine 10 km bordant la côte jusqu’à la frontière colombienne.
Voilà le bref portrait d’une région qui a de quoi satisfaire les rêveurs à la recherche de l’éden perdu. Pourtant, avant de faire de San Blas votre paradis sur Terre, gardez en tête que le tourisme amorce son développement ici: les lieux d’hébergement sont très rustiques, les trajets en bateau bien souvent arrosés par les vagues, la propreté des plages pas toujours exemplaire… En réalité, un voyage en terre Guna Yala vous emmène très loin des séjours en hôtels tout compris. C’est surtout l’occasion de faire l’expérience d’un luxe nouveau, celui de l’immersion dans une culture autochtone incroyable.
Parmi les activités possibles, vous pourrez vous promener à travers les villages, explorer de beaux îlots aux plages de sable fin, pratiquer la plongée, visiter un cimetière guna ou participer à une excursion dans la jungle. La période de juin à août est à éviter, car ces mois sont pluvieux et le ciel est alors couvert pratiquement toute la journée.
Communauté Guna
L’attrait principal de la Comarca de San Blas est l’extraordinaire présence de la communauté Guna, qui a su préserver, tout au long des siècles, une culture unique. Les Gunas, ayant lutté durement pour leurs traditions, en sont très fiers, et il est important de respecter quelques règles afin de ne pas les froisser.
Les Gunas forment un peuple très prude et timide et ne tolèrent pas le nudisme. Nous conseillons donc aux femmes de porter à la plage un maillot une pièce, le bikini étant considéré comme provoquant.
Aujourd’hui comme autrefois, la pêche, la récolte de noix de coco et la confection de molas, une partie du costume traditionnel porté par les femmes, sont les principales activités des Gunas. Aussi, pour leurs besoins alimentaires, ils partent régulièrement cultiver de petites parcelles de terres situées sur la côte en face des îles.
Le tourisme, en expansion constante dans les îles, ainsi que la vente de molas sont devenues, ces dernières années, une source importante de revenus pour les Autochtones. Contrairement à bien d’autres exemples négatifs à travers le monde, cette «manne touristique» a permis ici la sauvegarde d’une culture et d’une identité propres. Le fait que les chefs de tribu s’opposent à l’installation de grandes chaînes d’hôtels sur leurs îles y contribue certainement.
Si vous désirez photographier une femme ou un enfant, il est impératif de leur demander d’abord la permission, et le plus souvent 1 $ vous sera demandé. Pour les personnes qui possèdent une caméra vidéo, il leur est indispensable d’obtenir une autorisation du chef local avant de filmer.
Conseils pour découvrir la région
Guna Yala est un territoire à part qui peut s’avérer difficile d’accès, géographiquement et culturellement. De nombreux voyagistes proposent de vous y guider. À ceux qui préfèrent voyager en indépendant, nous conseillons néanmoins de prendre contact avec des Gunas avant de vous rendre sur place, et de vous entendre sur une prestation et son prix. Votre découverte culturelle n’en sera que plus belle, et vous éviterez ainsi le piège des relations monétaires à répétition dont les Gunas se sont fait la triste réputation.
Nombre de voyageurs aguerris se sont en effet dit déçus par leur difficulté à sortir d’un cadre commercial strict. Si cette question est réglée au préalable, votre séjour vous laissera certainement un souvenir impérissable.
Circulation des étrangers
Votre arrivée et votre départ en territoire guna seront soumis au paiement d’une taxe, tout comme si vous entriez dans un nouveau pays.
Comptez entre 3 $ et 10 $, à payer directement à l’aéroport. Si vous entrez dans la Comarca de San Blas par la route, cette même autorisation est requise. Enfin, sachez que la circulation des étrangers au sein de l’archipel est soumise à l’autorisation des chefs de chaque île. À ce titre, prévoyez payer environ 1 $ pour chaque île visitée, qu’elle soit habitée ou non.
