Le tourisme mondial au ralenti en 2019
Le tourisme mondial s’est montré moins dynamique en 2019, souffrant du ralentissement économique et des incertitudes liées au Brexit ou au mouvement de protestation à Hong Kong, a annoncé lundi l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Environ 1,5 milliard de touristes internationaux ont parcouru le monde l’an passé, soit une hausse de 4% sur un an, en retrait par rapport à 2017 et 2018 où le nombre d’arrivées avait bondi de 7% et 6% respectivement. En 2020, la croissance devrait rester du même ordre (3-4%).
«Le ralentissement est lié à la performance de l’économie mondiale, avec une croissance économique aux environs de 3%», a expliqué Sandra Carvao, responsable des tendances de marché à l’OMT, lors d’une conférence de presse de cette agence des Nations unies basée à Madrid.
Parmi les autres facteurs, «une incertitude assez forte liée au Brexit», la «faiblesse de l’économie allemande» et l’impact des «problèmes géopolitiques» mondiaux, a-t-elle ajouté.
La faillite du voyagiste britannique Thomas Cook ou de plusieurs compagnies aériennes à bas prix ont aussi contribué au ralentissement.
Mme Carvao a toutefois relativisé l’importance du ralentissement, après deux ans de croissance «spectaculaire (…) bien supérieure à ce que l’on pouvait attendre».
Les années 2017 et 2018 ont été notamment marquées par une forte reprise du tourisme dans des pays phare du tourisme méditerranéen (Turquie, Egypte, Tunisie), qui avaient vu leur fréquentation s’effondrer après une vague d’attentats terroristes.
Ces années «n’étaient pas des années de croissance normale (…). Nous revenons aux niveaux historiques de croissance du tourisme international», a précisé Mme Carvao.
Parmi les régions les plus touchées par le ralentissement, l’Europe, où le nombre de touristes a progressé de 4% contre 6% en 2018. Elle reste néanmoins l’endroit du monde qui accueille le plus de visiteurs étrangers (51% du total), soit 743 millions de personnes en 2019.
Reprise en Égypte et Arabie saoudite
L’Asie-Pacifique a également vu son dynamisme entamé par l’impact des manifestations à Hong Kong, tout en continuant à croître plus que la moyenne (+5% contre +7% en 2018).
Les arrivées en Afrique (+4%) ont souffert de l’essoufflement de l’Afrique subsaharienne tandis que la croissance en Afrique du Nord restait vigoureuse (+9%).
Pour les Amériques, «le bilan est mitigé, de nombreuses îles des Caraïbes ont consolidé leur redressement après les cyclones de 2017 mais les arrivées ont chuté en Amérique du Sud notamment à cause des troubles politiques et sociaux actuels» au Chili ou en Bolivie par exemple, explique l’OMT dans un communiqué.
En revanche, le tourisme a profité d’une reprise de l’activité au Moyen-Orient (+8% de touristes contre +3% en 2018), due à la reprise en Égypte ainsi qu’au plan ambitieux lancé par l’Arabie saoudite pour attirer les touristes étrangers.
La France, l’Espagne et les États-Unis devraient rester en tête des pays les plus visités, dans cet ordre.
Les données d’arrivées par pays sont encore provisoires mais «en restant très prudents (…) nous ne nous attendons pas réellement à des changements dans le classement de l’an dernier», a souligné Mme Carvao.
En 2018, la France s’était maintenue en tête du classement avec 89 millions de touristes étrangers, suivie par l’Espagne et les États-Unis.
Malgré le ralentissement des arrivées, les dépenses des touristes «sont restées fortes», souligne l’OMT, avec notamment une forte croissance de celles des voyageurs français (+11%) et américains (+6%).
Les Chinois, Brésiliens et Saoudiens ont néanmoins modéré leurs dépenses.