«La Marche de l’Enflammé.e»: balado déambulatoire dans le Centre-Sud
Après La Marche du Nostalgique permettant de (re)découvrir Rosemont–La Petite-Patrie, un balado intitulé La Marche de l’Enflammé.e propose de déambuler dans le Centre-Sud.
Ce secteur a bien besoin d’amour ces temps-ci, et sans occulter les réalités difficiles qui touchent particulièrement le Village et qui font actuellement la manchette, ce nouveau balado des Marcheurs de Montréal tombe à point nommé en permettant de renouer sentimentalement avec le Centre-Sud.
Le concept est simple. Les marcheur.euse.s doivent suivre un itinéraire indiqué par une carte sur leur téléphone et cliquer sur les différents lieux numérotés du parcours. Démarrent alors des enregistrements audios qui disent quoi regarder et où se diriger, tout en racontant l’histoire du quartier.
Une narration en deux temps
Le balado est narré par deux protagonistes : une guide, qui incarne en quelque sorte la ville de Montréal, et un.e citoyen.ne («l’Enflammé.e» du titre), qui, après avoir quêté une cigarette à la première, décide de suivre la visite, racontant son vécu parsemé de nombreuses embûches dans le quartier.
Au premier abord, cette interaction entre les deux personnages irrite quelque peu, mais on adhère rapidement à la proposition permettant de vivre le quartier de l’intérieur. De plus, ces dialogues dynamisent le balado déambulatoire, évitant ainsi aux marcheur.euse.s de s’ennuyer.
Point de départ
Le point de départ de La Marche de l’Enflammé.e est l’Économusée du fier monde. Un préposé remet aux marcheur.euse.s un sac banane contenant divers objets que le balado invite à manipuler à des moments très précis de l’itinéraire.
Si le sac est un peu encombrant – et pas très sexy –, l’idée s’avère tout de même intéressante, quoique deux objets étaient manquants lorsque Métro fait le parcours.
Une fois l’itinéraire complété, ce qui peut prendre entre 90 et 120 minutes, il faut retourner à l’Économusée pour rapporter le sac banane.
Un quartier riche en histoire(s)
D’un point de vue historique, le balado est riche en découvertes. On y apprend entre autres à quel point le week-end rouge à Montréal en octobre 1974 a transformé le quartier. En effet, lors de cette grève illégale des pompiers de la métropole, un quadrilatère entier du Centre-Sud a été anéanti par le feu entre les rues Wolfe, Atateken (Amherst à l’époque), Sherbrooke et Ontario.
De ces zones sinistrées sont nés des parcs, mais également un jardin communautaire.
La lutte pour les droits des gais et des lesbiennes est également évoquée, puisqu’une partie de la visite se déroule sur la zone piétonne de la rue Sainte-Catherine, dans le Village.
Le balado rappelle entre autres la descente de police du 21 octobre 1977 au bar Truxx – c’était loin d’être la première – où plus de 200 gais ont été arrêtés.
L’expérience qui se termine le 27 août vaut donc le détour, que vous soyez originaire de Montréal ou en visite dans la métropole.
Les personnes intéressées doivent réserver une plage horaire, au 514 528-8444 ou info@ecomusee.qc.ca, et se rendre à l’Écomusée (2050, rue Atateken) pour emprunter le sac et commencer la marche. Idéalement, chaque participant.e doit être muni.e d’un téléphone intelligent et d’écouteurs, mais quelques lecteurs MP3 sont mis à la disposition du public.