Un parc urbain exemplaire
Avec sa superficie, son relief vallonné et ses emblématiques sphères blanches, le parc Frédéric-Back ne ressemble à aucun autre espace vert de la métropole. L’incroyable réhabilitation de l’endroit, longtemps carrière de calcaire puis site d’enfouissement de matières résiduelles, fait de ce parc urbain un lieu exemplaire.
Bien qu’il soit logé dans le quartier Saint-Michel, le parc jouxte l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville par l’avenue Papineau. Il a été inauguré en 2017, or sa transformation s’est amorcée des années auparavant, en 1995.
Les aménagements inaugurés à l’été 2021 – secteurs de la Plaine Est, du Boisé Sud, de Jarry Est et d’Iberville Nord – ont permis d’ajouter 14 hectares au centre du parc. De plus, les cinq hectares existants ont été complètement réaménagés. Des aires de pique-nique, haltes, belvédères, chaises longues et parasols partagent désormais ce nouvel espace avec les fameuses sphères, devenues la signature du parc.
Au-delà de leur design distinct – elles ont raflé le Grand Prix du design 2018 dans la catégorie Mobilier urbain –, ces sphères jouent un rôle important qui rappelle les origines du site. Les millions de tonnes de déchets enfouis toujours en décomposition produisent des biogaz et un liquide nommé «lixiviat», éléments pris en charge par la Ville afin d’éviter toute contamination.
Les sphères recouvrent précisément les puits de captage de biogaz. Sous le sol, quelque 200 puits connectés par un réseau de plusieurs kilomètres assurent le pompage du biogaz jusqu’à une centrale afin d’y produire de l’électricité.
En outre, une grande quantité de matériaux présents sur le site ont fait l’objet d’une valorisation au sein des aménagements, dont 200 000 tonnes métriques de sols d’excavation, 40 000 tonnes de sable et 10 000 tonnes de gravier. Plus de 500 arbres, 17 800 arbustes et vivaces ont notamment été plantés, favorisant le retour des oiseaux, insectes, petits mammifères et amphibiens.
«Ce parc est aujourd’hui l’un des plus ambitieux projets de réhabilitation environnementale jamais entrepris en milieu urbain en Amérique du Nord», rapporte un communiqué de la Ville de Montréal publié en août 2021.
Une fois les travaux achevés, le parc occupera 153 des 192 hectares du Complexe environnemental de Saint-Michel. Il est ainsi appelé à devenir le deuxième parc en superficie à Montréal, derrière le parc du Mont-Royal.
Les citoyens de tous les quartiers l’ont adopté pour pratiquer leurs activités: vélo, course à pied, marche dans les sentiers pédestres, ski de fond et raquette en hiver.
L’artiste et cinéaste québécois Frédéric Back, réalisateur du film d’animation oscarisé L’homme qui plantait des arbres, s’est dédié à la sauvegarde de la nature.
Centre de l’action
Quelle que soit votre activité physique de prédilection, le Complexe sportif Claude-Robillard offre une multitude d’options.
L’édifice regroupe l’aréna Michel-Normandin et un centre sportif. Gymnase double; piste d’athlétisme de 200 mètres; salles d’escrime, de lutte, de karaté et de judo; terrains de tennis, de squash et de racquetball ne sont qu’un aperçu des installations. À celles-ci s’ajoutent une piscine aux dimensions olympiques et un bassin de plongeon avec une tour de 10 mètres.
À l’extérieur, un stade muni d’une piste d’athlétisme de 400 mètres, un terrain de soccer à surface naturelle et un à surface synthétique, deux terrains de balle et 12 courts de tennis viennent compléter les installations.
Le TAZ
Le plus grand skatepark intérieur au Canada se trouve dans l’arrondissement. Les passionnés de sports d’action sur roues de tous âges s’y donnent rendez-vous.
«Royaume du skateboard, du BMX, de la trottinette et du patin depuis 1996», peut-on lire sur le site Web du TAZ. Logé au 8931, avenue Papineau, le lieu rassemble un skatepark et un «roulodôme».
Le vaste parcours urbain intérieur dispose de modules adaptés à tous les niveaux. De calibre international, les installations sont réputées bien au-delà des frontières de Montréal.
Balade à la découverte du patrimoine
Soucieuse de raconter le passé de ce quartier où sont apparues les premières coopératives d’habitation montréalaises, la Société d’histoire du Domaine-de-Saint-Sulpice propose une série de panneaux d’interprétation historique.
Ces cinq panneaux recto verso sont présents à divers endroits, dont au parc Frédéric-Back. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet «Le Domaine Saint-Sulpice, un quartier en partage».
Ce dernier s’est bâti à partir de 1962 sur une portion du territoire de la réserve des Sulpiciens. Le site fut acquis par la Ville de Montréal en 1952 et des terrains furent alloués aux coopératives d’habitation.
Berthe Chaurès-Lourard, fondatrice de la Familiale, première coopérative de consommation canadienne-française au Québec, a joué un rôle important dans le développement de ce milieu de vie.
Ce texte a été rédigé dans le cadre de la série Vivre Ici. Ce dossier estival produit par Métro Média présente des lieux d’intérêt situés aux quatre coins de la métropole. L’objectif : faire découvrir aux Montréalais et Montréalaises les endroits où il fait bon s’activer, se promener et se détendre.