Le District central, une nouvelle SDC dans l’arrondissement
Il n’y aura pas de 15-40 dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. Le projet de société de développement commerciale (SDC,) qui devait être baptisée «district 15-40-Saint-Laurent-Sauvé», s’appellera dorénavant «District central». Lors d’une présentation faite le 25 mars, devant une trentaine de gens d’affaires du district, Sylvie Mercier, consultante, a donné les lignes directrices permettant un meilleur développement de ce secteur d’activités économique d’Ahuntsic-Cartierville et a annoncé le nouveau nom.
Même si le projet était dans les cartons de l’arrondissement depuis quelques mois, le choix de la dénomination suscitait une certaine confusion. Effectivement, au moment de l’annonce du projet, lors du conseil d’arrondissement du 9 février, de l’autre côté de l’autoroute 40, des promoteurs annonçaient vouloir construire un grand centre commercial aux intersections des autoroutes 40 et 15, appelé Quinze-40 avec un investissement de plus de deux milliards de dollars.
Il ne s’agit pas de construire un mall ou un centre commercial. Le district, tel que défini, délimité par la route métropolitaine, l’autoroute 15, la rue Sauvé et le boulevard Saint-Laurent, englobe plus de 1500 entreprises et assure plus de 25 000 emplois. C’est dans ce périmètre de 14 millions de pieds carrés que se trouve le célèbre Marché central et aussi ce qu’on appelle la cité de la mode, située sur la rue Chabanel, soit le regroupement d’entreprises de textiles le plus important au Canada. Les entreprises actives dans ce secteur sont autant des commerces de détail, des grossistes que des industriels de l’agroalimentaire.
Occuper l’espace
L’instigateur du mouvement observé dans cette zone est le conseiller de circonscription municipale de Saint-Sulpice et président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Pierre Desrochers. «Le nom de district central est une très bonne idée, c’est un clin d’œil au Marché central qui s’y trouve et qui est déjà une destination importante dans la métropole et cela permet aussi d’avoir tout de suite une dimension Montréalaise.»
Pour lui, il fallait donner une impulsion nouvelle à ce secteur en raison de son potentiel qui est loin d’être exploité de manière optimale. «Il y a beaucoup de places de développement et on ne peut pas laisser l’initiative aux autres. Il y a aussi de la concurrence et il y a d’autres projets aux alentours. Nous devons tirer notre épingle du jeu», observe M. Desrochers. Il a donc fallu imaginer un axe de développement, capable de rallier des activités et des intérêts très divers.
Une direction à suivre
«Aujourd’hui, nous avons la vision, nous devons passer à la deuxième phase: la création d’une SDC», affirme l’élu. La vision en question consiste à faire du district une destination privilégiée à Montréal, autant pour les entrepreneurs que pour les consommateurs. «Il faut donner l’envie aux gens d’y être», résume Sylvie Mercier.
Dans la foulée de la présentation, Jean-François Soulières, commissaire au développement économique de l’arrondissement faisait circuler la requête pour compléter les 40 signatures nécessaires pour créer cette SDC. «L’association n’est pas une fin en soi, a tout de même averti M. Desrochers. C’est un moyen.»
Consulter tout le monde
«Il faut que ça marche des deux bords, a prévenu Pierre Gagnier, maire de l’arrondissement. C’est aux gens d’affaires de se mettre ensemble et nous allons les épauler.» Selon les règlements régissant ce genre d’association, la proposition d’une SDC doit émaner d’au moins 40 personnes du milieu. Un registre est alors ouvert pour enregistrer les oppositions éventuelles. Si elles sont suffisantes, un référendum est alors organisé.
Un commerçant présent sur une artère ou une zone gérée par une SDC est dans l’obligation de s’acquitter de sa cotisation annuelle. Celle-ci est collectée par la municipalité, avant d’être reversée à cette entité. Par ailleurs, l’arrondissement contribue à hauteur de 60 000$ pour les frais de gestion. On pense que d’ici janvier 2016, la SDC serait sur pieds. «Il faudra faire un vote, assure M. Desrochers. Je ne pense pas qu’avec 40 signataires on puisse embarquer 1500 personnes.»