Parainnage des réfugiés: l’argent nerf de la guerre
Les réfugiés arrivés depuis quelques mois sont vivement encouragés par la ministre Mélanie Joly à fournir les noms de leurs proches pour profiter du programme du parrainage mixte du gouvernement fédéral. Toutefois, une famille syrienne rencontrée par TC Media veut bien accueillir certains de ses membres, mais le coût important d’une telle opération l’empêche de le faire.
«Les fonds fournis par les organismes ou les groupes de parrains sont doublés par l’État», a indiqué Mélanie Joly, députée fédérale d’Ahuntsic-Cartierville et ministre du Patrimoine.
Lors d’une rencontre avec des familles syriennes réfugiées, arrivées récemment, le 26 novembre, Mme Joly a encouragé tout le monde à donner les noms des proches à accueillir au Centre d’appuis aux communautés immigrantes (CACI).
Arda Sarajian, une réfugiée syrienne arrivée à Cartierville depuis un an, espère faire venir des membres de sa famille qui sont actuellement dans la ville de Tatous, en Syrie. «Je veux parrainer ma mère et mon frère avec sa femme et ses enfants», dit-elle. Son époux Harout Sarajian, l’encourage dans ses démarches. Mais, encore faut-il avoir les moyens. Profiter du programme de parrainage mixte coûterait près de 9000$ à la famille Sarajian. «Mes revenus ne me permettent déjà pas de subvenir aux besoins de ma famille», indique M. Sarajian.
Anaït Aleksanian, directrice du CACI, a demandé à Mme Joly ce qu’Ottawa comptait faire pour faciliter l’intégration en emploi des réfugiés. Pour la ministre du Patrimoine, cette question est de compétence provinciale, mais elle suppose qu’une partie des sommes allouées à l’accueil des réfugiés devrait permettre la création de programmes d’insertion professionnelle. «Les choses sont en train de se mettre en place», a-t-elle assuré.
«On m’a proposé d’aller vers l’aide sociale, mais cela ne m’intéresse pas, je préfère travailler», affirme M. Sarajian. Cet ancien mouleur dans l’industrie de l’orfèvrerie a trouvé un emploi dans un atelier de tournage. Un poste qui se rapproche de ses compétences, mais qui est loin de couvrir les besoins de sa famille.