Compte à rebours pour le centre communautaire Ahuntsic
Pour le directeur du centre communautaire d’Ahuntsic, le compte à rebours a commencé. Le bail de location de l’établissement qui abrite 13 organismes communautaires arrive à échéance en juin 2017 sans perspectives de reconduction. La commission scolaire de Montréal qui est propriétaire de l’immeuble est favorable à la vente, reste à savoir qui pourra trouver l’argent pour l’acquérir.
C’est l’ancienne école Madame-de-la-Peltrie qui abrite depuis 1999 le centre communautaire d’Ahuntsic. Les 131 employés et 1600 bénévoles des 13 organismes qui y logent risquent de se retrouver à la rue d’ici une année et demie. Faute d’un autre local, la seule solution serait d’acquérir le bâtiment.
«Nous privilégions l’achat, car c’est la seule option qui nous permet de garder le contrôle des lieux au profit de la communauté», fait valoir Azzedine Achour, directeur de Solidarité Ahuntsic, la table de quartier et gestionnaire de l’immeuble.
Or, Solidarité Ahuntsic n’a pas les moyens de se payer l’immeuble évalué à 4,6 M$ par la ville. Pour M. Achour, la seule solution serait de trouver un financement à la ville et le nouveau propriétaire des lieux donnerait alors la gestion à la table de concertation. Une décision à prendre assez vite, puisque les prochaines élections municipales sont prévues en novembre 2017.
Les élus interpellés
Pour sensibiliser tout le monde, Solidarité Ahuntsic organise des portes ouvertes le 29 janvier auxquels sont conviés les élus de tous les paliers. Le maire de l’arrondissement, Pierre Gagnier, assure prendre la question au sérieux, mais refuse de répondre immédiatement à nos questions. «Le maire sera présent à la journée portes ouvertes au Centre communautaire le 29 janvier, indique son attaché politique, Robert Dolbec. Il prendra la parole pour répondre aux interrogations des organismes.»
Du côté de l’opposition, il n’est pas question de mettre les organismes communautaires à la rue. «Il faut que le bâtiment garde sa vocation de centre communautaire, reste à trouver la formule pour garantir cela», s’interroge Émilie Thuillier, conseillère d’Ahuntsic et leader de l’opposition officielle à l’hôtel de ville. Pour elle les débats sur le statut de métropole qui se tient à huis clos, devraient ouvrir des perspectives intéressantes. «Si les écoles se retrouvent dans le giron de la ville, il sera facile ensuite d’attribuer alors le local à un organisme.»
Marie Monpetit, députée de Crémazie, dit être au courant de la situation. «Je travaillerai avec les acteurs impliqués, dont la CSDM, propriétaire de l’immeuble, Solidarité Ahuntsic et l’arrondissement, afin d’assurer la pérennité du centre communautaire», promet-elle affirmant que la solution est à trouver ensemble.