Escale Famille le Triolet : le parcours d’une combattante
La directrice d’Escale Famille le Triolet, Carole Longpré, a mené son organisme contre vents et marées lors de la dernière année. Des épreuves qu’elle a pu traverser grâce à la force que lui donnent les femmes qu’elle accueille.
Marie-Claire Palomino Barrientos a emménagé à l’Escale Famille le Triolet en octobre dernier. Elle souhaitait briser son isolement. « Quand on m’a présenté le projet, j’étais enceinte et j’habitais seule. Maintenant j’apprécie de vivre avec d’autres mères », explique la jeune femme de 20 ans.
Elle apprécie la tranquillité d’esprit que lui procure l’organisme. « Comme ce n’est pas n’importe qui qui peut entrer ici, je me sens en sécurité ».
Marie-Claire fait partie des 21 femmes monoparentales qui résident dans les nouveaux logements de l’Escale Famille le Triolet. Un projet qui n’aurait pu voir le jour sans la détermination de la directrice de l’organisme, Carole Longpré, et sans l’aide de ses donateurs.
Escale Famille le Triolet tiendra d’ailleurs une soirée de financement mercredi prochain. Un événement essentiel pour un organisme qui offre plusieurs services aux familles monoparentales.
Escale Famille le Triolet offre notamment des logements abordables pour des femmes monoparentales dans le besoin. L’organisme sert également de tremplin pour leur réinsertion socio-professionnelle. Un service de halte-garderie est aussi présent afin de permettre du répit aux parents, mais également pour aider au développement social de l’enfant.
Un périple parsemé d’embûches
Lorsque Carole Longpré apprend que son organisme sera expulsé de ses anciens locaux, elle décide de prendre les grands moyens pour ne plus revivre cette situation.
Elle achète une ancienne école délabrée qu’elle fait démolir. Elle fera ensuite construire ce qui deviendra la nouvelle escale pour les familles monoparentales dans le besoin du quartier Mercier-Ouest. Une entreprise qu’elle accomplit rapidement. « J’ai acheté à la CSDM en avril 2016 et on a eu les clés en septembre 2017 », dit-elle. Pour ce faire, elle a notamment reçu de l’aide de la part de la Société d’habitation du Québec. « Ils ont financé la partie résidentielle du projet ».
Comble de malchance, la directrice a dû faire face à de nombreux problèmes à l’intérieur du nouveau bâtiment. «En arrivant, on a eu un refoulement majeur ; on a dû relocaliser deux familles en raison de contamination ; il y a eu un feu dans l’entrée et un dégât d’eau, énumère-t-elle. Ç’a été une année intense et ce n’est pas fini. »
En effet, elle est maintenant en litige juridique pour des travaux qu’elle estime avoir été mal faits.
Un milieu hostile
Elle a aussi eu beaucoup de difficulté à faire accepter le projet par le voisinage. « Je suis vraiment arrivée dans un milieu hostile », dit-elle.
Les gens avaient peur que l’arrivée de l’organisme ne perturbe la tranquillité du quartier, mais Mme Longpré s’est lancé la mission de les convaincre des bienfaits du projet. « Je me suis dit que j’allais les faire changer d’idée un par un. Je ne peux pas concevoir que mon organisme devienne une problématique dans le quartier. »
Elle a donc fait un 5 à 7 où elle a invité ses détracteurs. « Sur six personnes qui étaient vraiment contre le projet, quatre ont changé d’idée et nous ont finalement félicités », raconte-t-elle.
Les difficultés rencontrées par Mme Longpré ont bien failli venir à bout d’elle. « Combien de fois on m’a dit d’abandonner le projet, et j’ai bien failli le faire », dit-elle. Mais les femmes qu’elle recueille dans son organisme lui donnent la force de continuer.
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L’argent, le nerf du communautaire
La soirée-bénéfice d’Escale Famille le Triolet se tiendra le 28 novembre prochain au Club de Golf Metropolitain Anjou, situé au 9555, boulevard du Golf. Les billets sont au coût unitaire de 150$ ou 1000$ pour une table de huit personnes.