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Pilote du Saint-Laurent : un métier hors du commun

Photo: (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

Le pilote Éric Bergeron connaît la voie navigable entre Montréal et Trois-Rivières par cœur. Le «p’tit gars de Tétreaultville», comme il le dit lui-même, expose sa passion maritime née quelque part entre la promenade Bellerive et les piles de conteneurs du port.

Cela fait maintenant 12 ans qu’Éric Bergeron pilote les immenses vaisseaux de marine marchande qui s’aventurent dans la voie maritime du Saint-Laurent. Métier peu connu, le pilote est un spécialiste d’une section de rivière ou d’eau restreinte; il embarque dans les bateaux qui y circulent et les manœuvre afin de les mener à bon port, en toute sécurité.

«Montréal est une île et un port. Ce qui a fait l’essor de Montréal, c’est son emplacement. Avant la construction de la voie maritime, Montréal était le cul-de-sac du fleuve, à cause des rapides de Lachine.»

— Éric Bergeron

Éric Bergeron n’était pas prédestiné à ce métier, contrairement à certaines familles qui sont marins de pères en fils. Le déclic s’est fait lors d’un voyage à Vancouver. Avec la volonté de tenter sa chance dans cette industrie, il s’est inscrit à l’Institut maritime du Québec et a déménagé à Rimouski, là où se situe l’école.

Escapade en région

Le futur pilote s’est finalement installé dans le bas du fleuve et y a fondé une famille. Ayant monté les échelons d’officier de marine marchande au sein d’une compagnie de pétroliers, c’est sans trop y croire qu’il a envoyé sa candidature à la Corporation des Pilotes du Saint-Laurent.

Dès ce moment, c’était clair pour lui que la seule des trois sections de pilotage entre l’estuaire du Saint-Laurent et l’écluse de Saint-Lambert qui l’intéressait était celle entre Trois-Rivières et Montréal. Sa candidature a finalement été retenue, et il a accepté d’entrer comme apprenti au pilotage.

Son unique regret a été de ne pas exercer le métier de capitaine de bateau. Les deux postes se diffèrent par leur responsabilité; le capitaine est maître de son navire et de son équipage, tandis que le pilote hérite de la responsabilité de conduire le vaisseau seulement durant la section qu’il connaît.

Retour en ville

C’est avec fierté qu’Éric Bergeron a choisi de revenir habiter dans son quartier d’enfance. Il se rappelle avoir pédalé parmi les conteneurs, alors qu’il n’y avait pas encore de clôture pour bloquer l’accès au port.

Travailler sur un bateau, c’est un peu comme travailler dans une usine flottante, et la vie à bord n’a rien de romantique malgré le contact privilégié avec la mer. Être pilote, ce sont des horaires variables, sur des embarcations variables, avec des conditions météo variables. Et c’est exactement pourquoi Éric Bergeron adore son métier.

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