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La pandémie, un terreau fertile pour l’agriculture urbaine?

Selon Eric Duchemin, il y a encore peu de données sur l’agriculture urbaine, car peu de chercheurs s’y intéresse.  Photo: Archives

La pandémie du coronavirus devrait conscientiser davantage les citoyens et les chercheurs sur l’importance de l’autosuffisance alimentaire. Survol des projets d’agriculture urbaine dans l’est de Montréal

Pendant l’été, l’agriculture urbaine à Montréal comble les besoins en légumes frais à un minimum de 100 000 personnes, soit 5 % de la population montréalaise, selon les résultats d’une estimation menée par Eric Duchemin, directeur scientifique du Carrefour de recherches, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine (CRETAU).

Or, selon les modèles, ce sont 250 000 personnes, soit plus de 12% de la population, qui pourraient être nourries ainsi. Le tout pour une valeur monétaire se situant entre 25 et 50 millions de $.

«Il y a de l’espace disponible en ville, explique M. Duchemin. Il y a des toits, des friches qui pourraient être en culture. Il y a des parcs et des espaces verts inutilisés ou presque. On peut imaginer autrement la ville nous permettant d’avoir des espaces un peu plus intéressants et plus résilients.»

Montréal est la capitale de l’agriculture urbaine, mais presque personne ne le sait.

-Eric Duchemin, directeur scientifique du CRETAU

Un changement à venir?

La place de l’agriculture urbaine sociale dans la sécurité alimentaire des villes serait donc sous-estimée. Exploiter ce potentiel pourrait devenir essentiel une fois la crise terminée.

«L’enjeu, c’est qu’il y a très peu ou pas de données, affirme Eric Duchemin. Peu de gens s’intéressent à l’agriculture urbaine comme on le fait au laboratoire, on est même unique au Québec.»

Des travaux de recherche et d’intervention devront donc être réalisés après la crise afin de bâtir de nouveaux systèmes alimentaires autour des producteurs urbains. Il faut les rendre plus profitables et diversifiés, indique M. Duchemin.

La coordonnatrice en agriculture Urbaine de l’entreprise d’économie sociale Y’a QuelQu’un l’aut’bord du mur, Valérie Planque pense qu’il est nécessaire que l’agriculture urbaine prenne plus de place dans la société montréalaise post-pandémie.

«Dans notre société actuelle, nous sous-estimons l’importance de l’agriculture. L’alimentation nous permet tout simplement de rester en vie ; une alimentation saine nous permet d’être en bonne santé», déclare-t-elle.

Des projets dans l’Est

  • Y’a QuelQu’un de l’aut’ bord du mur mène depuis 2009 le projet d’agriculture urbaine Paysage Solidaire dont l’objectif est de développer et soutenir la sécurité et la souveraineté alimentaire de l’arrondissement de MHM par l’implantation de potagers et marchés saisonniers de fruits et légumes.
  • L’Éco-quartier Mercier-Hochelaga-Maisonneuve est aussi porteur de projets en agriculture urbaine, comme celui du Jardin éducatif de l’Esplanade du Parc olympique ouvert à tous.
  • Les fermes Lufa ont construit la première serre commerciale sur un toit au monde à Montréal. Aujourd’hui, l’entreprise compte quatre serres, dont une à Anjou.
  • Dans le contexte de la pandémie, le jardin botanique a décidé de doubler la superficie destinée à la culture potagère. Les récoltes sont destinées à des banques alimentaires.
  • L’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles a récemment lancé un plan d’agriculture urbain dont l’objectif est d’avoir 30 hectares dédiés à l’agriculture urbaine pour 2030.

35 à 50%

Selon les différents sondages diffusés depuis plusieurs années, entre 35% et 50% de la population québécoise pratique l’agriculture urbaine, particulièrement à la maison dans des potagers domestiques.

 

 

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