Tintin s’invite à l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
Une exposition unique sur la célèbre bande dessinée Tintin est ouverte au public à l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs où se côtoient tous les personnages en figurine et des voitures de l’univers. Cet événement vise à inviter le public à (re)découvrir ce lieu religieux de Verdun et créer un attachement au patrimoine.
Aucune exposition n’était planifiée cette année étant donné le contexte particulier de la COVID-19. Mais d’heureux hasards ont permis de créer une galerie au cœur de Verdun qui expose les 111 personnages existants de l’univers du bédéiste Hergé, de son vrai nom George Rémi. On y retrouve aussi près de 70 petites voitures qui sont présentes dans les livres. Des affiches des 23 bandes dessinées bordent le couloir de l’église, en plus de certaines éditions traduites dans diverses langues.
«L’univers de Tintin est connu mondialement. Pour le 20e siècle, probablement que l’un des plus grands dessinateurs, c’est Hergé. On avait envie de faire un petit clin d’œil au passé», mentionne l’un des initiateurs de l’exposition, Laurent Dugas.
La dernière aventure de Tintin a été inachevée en 1986 avec la mort de son créateur Hergé. Son titre, Tintin et l’Alpha Art, devait décrire les milieux des secrets et amener Tintin à s’immiscer dans «l’art contemporain», alors avant-gardiste pour l’époque.
Le curé de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, Laurent Ravenda, aussi impliqué dans le projet, souligne que la plupart des visiteurs sont des passants qui entrent puisque la porte de l’église est grande ouverte. «Il y a toujours un peu plus de visiteurs quand on fait sonner les cloches», lance le curé Ravenda, surpris et ravi de cet effet.
Sauvegarde
Depuis 2008, l’église organise des portes ouvertes pendant toute la saison estivale où des expositions de tout genre sont accessibles gratuitement. «Ça me surprend toujours qu’après 12 ans il y ait des gens de Verdun qui entrent pour la première fois», mentionne le curé Ravenda. Il se réjouit lorsque les enfants, de nature expressive, s’exclament haut et fort sur la beauté de l’architecture de l’endroit dès leurs premiers pas dans la bâtisse.
«L’objectif est de faire entrer les gens dans l’église pour qu’ils découvrent une bâtisse, à mon avis, exceptionnelle. Alors si on leur parle de sauvegarde du bâtiment, ils se sentent concernés.»
– Laurent Dugas, coordonnateur des activités.
Avec une boîte pour contribution volontaire à la fin de l’exposition, l’église réussit à amasser en moyenne 5 000$ par été pour la restauration du bâtiment. «Le but c’est que les gens viennent et s’approprient l’édifice. Sinon, pourquoi ils aideraient à la restauration de cette église patrimoniale à Verdun, s’ils ne vont jamais à la messe, raconte le curé Ravenda. Mais ce n’est pas pour des raisons religieuses qu’on veut conserver le bâtiment, c’est parce que c’est une beauté et une richesse de Verdun.»
Au cours des dernières années, beaucoup de rénovations ont été réalisées à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. La toiture, qui a coûté 800 000$, a été entièrement refaite. Les deux clochers ont été rénovés et restaurés de haut en bas. Le système de son a été changé ainsi que le parvis extérieur a été refait tout comme les escaliers et les portes.
Depuis une décennie, 2,6 M$ en travaux ont été dépensés, dont 1 M$ est venu des grands donateurs et des activités de financement de l’église telles que les concerts et les tournois de golf. Les coûts restants sont assumés par des subventions gouvernementales sur le patrimoine.
Reprise des messes
L’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs a récemment repris les messes. Les personnes qui se présentent peuvent respecter la distanciation physique. Pour chaque banc, deux à l’avant et deux à l’arrière sont non disponibles.
La capacité de l’édifice est de 800 personnes. Lors du premier weekend, réparti sur quatre messes, environ 200 citoyens se sont présentés à l’église.
L’exposition de Tintin jusqu’au 26 août à l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (4155, rue Wellington) du mercredi au samedi de 12h à 18h. Admission gratuite.