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Camp virtuel pour des adolescents avec perte de vision

L’Insulaire Lucia Carias-Barahona. Photo: Katrine Desautels

Dans le contexte particulier de l’été avec lesquels ont dû s’adapter les camps de jour, un camp virtuel d’immersion anglais a été organisé pour 11 jeunes vivant avec une perte de vision, dont l’Insulaire Lucia Carias-Barahona.

Dans le but de combattre les conséquences de l’isolement qu’à engendrer la pandémie, la fondation INCA au Québec a tenu à organiser un camp pour les jeunes avec des troubles de vision, même si cela ne pouvait se tenir en personne. Habituellement, les activités ont lieu au Camp Lake Joe d’INCA en Ontario, mais les mesures sanitaires ne permettaient pas la tenue de celles-ci puisque la province interdisait les camps de vacances avec coucher. 

«Pour moi, c’était inconcevable qu’il n’y ait pas de camp pour les jeunes cette année», affirme par voie de communiqué Najla Noori, chef des programmes psychosociaux et jeunesse de la Fondation INCA au Québec.

L’initiative virtuelle a plu à Lucia Carias-Barahona. «Même si c’était virtuel, ça a gardé l’esprit d’un camp de jour comme normalement. C’est vrai que c’était loin d’être à l’air libre, mais c’était quand même amusant», raconte la résidente de L’Île-des-Sœurs. L’adolescente de 16 ans fait savoir qu’elle s’est inscrite aussitôt qu’elle a su que le camp se donnerait en version numérique. N’étant pas très confortable à dormir à l’extérieur de sa maison, cela représentait pour elle la chance de participer au programme d’immersion anglais.

Approfondir ses connaissances en anglais est la principale raison qui l’a motivé à s’inscrire. Lorsqu’on lui demande si elle est satisfaite de son évolution dans la langue de Shakespeare, elle répond «Yes, of course», visiblement emballé.

Amitiés

Même avec des problèmes de vision, les participants semblent avoir grandement apprécié leur expérience de camp virtuel. Accompagnés d’outils de revue d’écran, de grossissement d’écran et de descriptions par les autres, les jeunes ont pu participer au camp en ligne sans que leur limitation visuelle soit un obstacle. Pour Lucia Carias-Barahona, cela n’était pas une difficulté particulière, puisqu’elle possède de la vision dans un œil.

Le fait d’avoir créé des liens d’amitié  est l’aspect que l’Insulaire a le plus apprécié de son expérience. «Je me suis fait de nouveaux amis et j’ai rencontré une ancienne amie de mon école aussi», dit-elle. Bien qu’elle voudrait se réinscrire l’an prochain si le même modèle du camp revient, Lucia a trouvé que les horaires qui se terminaient à 20h étaient un peu tard.

Une journée typique au camp virtuel commençait par une session de yoga. S’en suivait une séance de discussion thématique sur des sujets tels que l’autonomie ou encore les technologies.

En après-midi, il y avait toujours une conférence bilingue animée par différents membres de la Fondation INCA. «Il y a eu une conférence sur comment évacuer le stress et j’ai appris que faire de l’exercice était un bon moyen pour évacuer son stress», témoigne l’adolescente. Il y a eu aussi une présentation sur l’importance d’avoir une passion. D’ailleurs, Lucia écrit ses propres poèmes depuis quelques années, une passion qu’elle continue de nourrir.

Les soirées se terminaient sur un feu de camp virtuel. Les jeunes qui avaient préalablement reçu par la poste de l’équipement pour les activités pouvaient sortir de leur trousse du maïs soufflé ou des guimauves, comme s’ils étaient réellement autour d’un feu de joie. Durant cette activité, les jeunes ont partagé des histoires, des légendes et ils ont pu apprendre à se connaître et partager davantage avec leurs camarades.

Retour en classe

Lucia a quelques appréhensions sur la rentrée scolaire, à son école spécialisée, Jacques-Ouellette. «Le retour à l’école sera un peu difficile à cause du port du masque. Devoir le porter longtemps ça peut devenir suffocant», estime-t-elle. L’élève compte garder ses distances puisqu’elle s’inquiète que certains ne respectent pas le port du couvre-visage ou le porte inadéquatement.

Elle est toutefois optimiste concernant le rattrapage de la matière. Bien que le niveau académique s’élève d’un cran encore cette année, elle dit avoir espoir de relever le défi.

À propos

  • La Fondation INCA a célébré ses 100 ans d’existence en 2018. L’organisme à but non lucratif (OBNL) a pour mission de changer ce que cela veut dire que d’être aveugle dans la société d’aujourd’hui. L’OBNL met en œuvre des programmes et des initiatives de défense des droits qui donnent aux personnes touchées par la cécité les moyens de réaliser leurs rêves tout en éliminant les barrières afin de favoriser l’inclusion.

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