Santé mentale: aborder sans tabou ses troubles
À l’occasion de la Semaine de la santé mentale, la Verdunoise Karine Parent qui a participé à la websérie Parfaitement imparfait raconte comment elle vit avec l’anxiété et des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Lors du tournage l’été dernier, Karine Parent a affirmé ouvertement qu’elle était aux prises avec des TOC, de l’anxiété et qu’elle a déjà souffert d’hyperphagie boulimie. «Ce n’était pas un sujet tabou pour moi, j’en parlais déjà quand j’ai eu mon diagnostic. Ça fait partie de moi, alors ce n’est vraiment pas quelque chose qui me dérange», explique-t-elle.
Avant de recevoir un diagnostic il y a quelques années, Karine Parent pensait qu’elle était «folle». «La façon que je réagissais, par rapport à n’importe quoi, c’était toujours plus intense que tout le monde. Si j’avais une mauvaise nouvelle, je le vivais toujours quatre fois plus fort», détaille-t-elle.
La jeune femme de 18 ans décrit ses TOC comme des pensées automatiques envahissantes. Ils se révèlent notamment avant de s’endormir. Elle va répéter plusieurs fois dans sa tête une liste d’étapes à suivre pour divers scénarios catastrophes tels qu’un incendie dans sa maison. Sans cela, impossible de trouver le sommeil.
Avoir de l’aide
Sa sœur, travailleuse sociale, a amené Karine Parent à aller chercher de l’aide auprès d’un professionnel. Depuis, elle est soulagée d’avoir pu mettre des mots sur ce qu’elle vit.
Elle suggère aux jeunes de ne pas hésiter à parler de leurs préoccupations à un proche et de consulter un professionnel.
«Il faut en parler et aller chercher de l’aide. Il faut accepter qu’on soit peut-être différent et il faut essayer de comprendre le pourquoi au lieu de se tirer vers le bas», soutient-elle.
«Le diagnostic, ça m’a aidée à mettre des mots sur ce que je vivais. Si tu ne comprends pas ce qui se passe, c’est sûr que tu ne changeras jamais rien.» Karine Parent
Vivre avec des problèmes de santé mentale apporte son lot de défis au quotidien, souligne Karine Parent. Toutefois, elle est heureuse d’en apprendre davantage sur le sujet avec une thérapeute.
«Je trouve cela vraiment intéressant de voir comment d’une personne à l’autre ça peut être complètement différent», affirme-t-elle.
La Verdunoise juge que les tabous concernant les problèmes de santé mentale sont toujours présents, mais le public y est de plus en plus sensibilisé.
La stigmatisation autour de ceux qui vivent ces troubles devrait être inexistante, selon elle. La société devrait plutôt normaliser la santé mentale puisque cet enjeu en touche plusieurs.
Selon les statistiques, un jeune sur cinq souffre d’un trouble de santé mentale au Québec et on estime qu’une personne sur quatre va vivre un épisode d’anxiété intense au courant de sa vie.
Au total, 50% des maladies mentales se déclarent avant l’âge de 14 ans et 75% avant l’âge de 22 ans. Parmi les troubles les plus courants, on compte l’hyperanxiété, les troubles alimentaires qui représentent la troisième maladie mentale la plus fréquente chez les jeunes, et l’automutilation.
Sous les projecteurs
La série documentaire Parfaitement imparfait est réalisée par Joëlle Desjardins Paquette et scénarisée par Sarah Lévesque. Elle s’adresse aux adolescents. Chaque épisode met sous les projecteurs un jeune qui vit un trouble de santé mentale et celui-ci est jumelé à une personnalité publique touchée par le même trouble.
À la suite de la diffusion de l’émission, Karine Parent a été touchée par les commentaires des gens qui lui mentionnaient que son témoignage les avait aidés à s’accepter.