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Se relever les manches pour le bien-être des tout-petits

Maison Bleue
La Maison Bleue de Verdun a officiellement ouvert ses portes en juillet. Photo: Archives

La Maison Bleue, une clinique de périnatalité communautaire, s’est adaptée tout au long de la pandémie afin de poursuivre ses services auprès d’une clientèle fragile.

L’organisme à but non lucratif (OBNL) accueille les femmes enceintes en situation de vulnérabilité. Divers professionnels comme des médecins, sages-femmes, infirmières, travailleuses sociales et psychoéducateurs soutiennent les mères du début de leur grossesse jusqu’à ce que l’enfant ait cinq ans.

«Le rôle de la Maison Bleue est de coordonner tous ces services un peu retirés du système régulier pour être capable de mieux intervenir auprès [de cette clientèle vulnérable]», explique la directrice générale et cofondatrice de La Maison Bleue, Amélie Sigouin.

La clinique sociale aide notamment les adolescentes enceintes, les femmes victimes de violence, en situation de pauvreté ou aux prises avec des problèmes de santé mentale. Les femmes peuvent d’elles-mêmes demander les services de l’organisme ou parfois, sont référées par leur médecin de famille ou le CLSC qu’elle fréquente.

Depuis sa fondation en 2007, quatre centres de ce type ont vu le jour à Montréal, dont à Côte-des-Neiges, Parc-Extension, Saint-Michel et Verdun. Chaque maison accepte environ 80 nouveaux suivis de grossesse par année, en plus des enfants et des parents, ce qui équivaut à environ 700 dossiers actifs annuellement par maison.

En raison de la crise sanitaire, l’ouverture de la Maison Bleue à Verdun a été retardée de quelques mois pour finalement ouvrir en juillet. «Tous les médecins et les équipes ont été en soutien dans les CHSLD ou le système de santé, qui était en train de craquer à la première vague», explique Amélie Sigouin.

Problèmes exacerbés

En raison de la pandémie, tout ce qui était informel comme les rencontres de groupe ou les suivis sans rendez-vous est devenu impossible. Les maisons sont habituellement des milieux de rencontre. «C’est venu changer l’essence même de ce qu’on fait», expose Mme Sigouin.

La pandémie a «mis une grosse loupe» sur les problèmes déjà existants, estime la directrice. Pour aider leur clientèle, les intervenants ont livré des paniers éducatifs, alimentaires, de soins ou de jouets. Le but était de garder le contact avec les familles.

«Avec la pandémie, on voit déjà de grandes inégalités chez les tout-petits. Cela a augmenté l’exclusion dans la société.» – Amélie Sigouin

«On était tous dans la même tempête, mais pas tous dans le même bateau, souligne Mme Sigouin. La pandémie a augmenté la précarité des problèmes financiers, la violence conjugale et les problèmes de santé mentale. Cela a fragilisé la population qu’on suit.»

Les tout-petits se sont retrouvés encore plus à risque parce qu’il y avait absence de filet social. Les initiatives de l’OBNL auraient tout de même bien fonctionné telles que les livraisons de paniers et les rencontres en vidéoconférence.

Commissions Laurent

En 2019, Québec a mandaté une commission spéciale pour entreprendre une réflexion sur les services de protection de la jeunesse. La Maison Bleue avait alors déposé un mémoire pour témoigner de son expérience de terrain et proposer des pistes de solution dans un modèle de collaboration.

Il y a quelques semaines, la Commission Laurent a déposé son rapport final et la porte-parole de la Maison Bleue salue les recommandations proposées.

L’OBNL joue un rôle de prévention des signalements et des placements à la DPJ. «C’est notre travail comme acteur de première ligne, éclaircit Mme Sigouin. On travaille avec les parents pour s’assurer que le nid qu’ils essaient de construire pour l’enfant soit assez solide.»

Lorsque nécessaire, les intervenants d’une Maison Bleue font des signalements à la DPJ, mais un travail de collaboration serait à favoriser. «Ce sont des cas très lourds alors il faut faire ce portage ensemble, estime Amélie Sigouin. On connaît les familles, on les suit depuis le prénatal et on a une relation de confiance.»

Des barrières dans le système empêchent pour le moment ce travail d’équipe, comme la confidentialité des cas à la DPJ.

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