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Le logement social dans un projet d’envergure à Verdun

Marie-Andrée Mauger et Robert Beaudry se trouvent devant l’emplacement où seront construits les logements sociaux promis à Verdun. Photo: Gracieuseté

La Ville de Montréal a acquis deux lots dans le secteur Dupuis-Hickson afin d’y construire 250 unités de logements sociaux et communautaires. Les travaux s’entameront au cours des prochaines années.

Montréal a exercé son droit de préemption qui lui permet d’avoir une priorité sur les autres acheteurs en respectant les conditions prévues à l’offre d’achat finale acceptée par le vendeur. La ville-centre a ainsi acquis cette semaine le 3897, rue Bannatyne, qui possède deux lots d’une superficie d’environ 7000 m².

Cette acquisition à Verdun représente une occasion pour la Ville puisque son prix est conforme à sa valeur marchande. Une fois qu’elle en aura pris possession, la ville-centre compte vendre la bâtisse à un organisme communautaire pour le démolir et y reconstruire un projet résidentiel incluant le logement social annoncé.

«Cette acquisition va avoir des résultats concrets importants pour notre population. On parle ici de plus de 250 personnes et familles qui pourront vivre dans des logements adéquats et de qualité sans pour autant dépasser leur capacité à payer leur loyer», a déclaré par voie de communiqué le maire de Verdun, Jean-François Parenteau.

La conseillère du district Desmarchais-Crawford, Marie-Andrée Mauger, a souligné que les pressions sur le marché immobilier augmentent fortement dans l’arrondissement.

«Des résidents de longue date, de jeunes familles et des populations vulnérables sont de plus en plus forcés de quitter [Verdun]. L’acquisition du 3897, rue Bannantyne va nous permettre de répondre aux besoins criants de logements sociaux tout en desservant un pôle central de l’arrondissement, situé à proximité des services, d’un parc et du métro de l’Église», mentionne-t-elle par communiqué de presse. 

Pas suffisant

De prime abord, le Comité d’action des citoyens de Verdun (CACV) se réjouit de cette annonce. «C’est une très belle surprise, mais face aux besoins qui sont très criants, il faudrait en faire plus. C’est un premier pas d’avoir deux terrains avec un potentiel de 250 unités, mais ce n’est pas suffisant pour faire face à la crise actuelle», souligne l’intervenante sociale au CACV, Laurence Delaunoy. 

«On aimerait toujours plus [de logements sociaux]. C’est une très belle victoire, mais on ne va pas s’en tenir à cela.»

Laurence Delaunoy, intervenante sociale au CACV

Elle fait savoir que plus de 1300 ménages attendent actuellement un logement social à Verdun.

Après avoir revendiqué l’importance d’intégrer du logement social dans la planification du secteur Depuis-Hikcson, la porte-parole du CACV dit se sentir écouter par l’arrondissement, mais des questions demeurent.

«On promet 250 unités de logements sociaux dans ce secteur, mais on ne sait pas exactement à quel pourcentage du site cela correspond en termes de logements qui seront construits», soulève Mme Delaunoy.

Lors des consultations publiques de la vision urbanistique du secteur Dupuis-Hickson, le CACV demandait d’y inclure 60% de logements sociaux dans le quartier. Mme Delaunoy admet qu’il s’agit d’une cible ambitieuse, mais elle estime que cela est nécessaire compte tenu des besoins criants en la matière à Verdun.

Aux yeux du CACV, le règlement pour une métropole mixte 20-20-20, qui prescrit aux promoteurs d’inclure 20% de logements sociaux, abordables et familiaux, n’est pas suffisant face à la crise.

Il souhaite aussi que les programmes fédéraux et provinciaux pour le logement social, que l’organisme estime sous-financés, soient bonifiés substantiellement. Davantage d’argent pourrait permettre le développement d’autres projets d’envergure qui améliorent l’accès au logement.

Par ailleurs, comme le quartier Dupuis-Hickson est appelé à se transformer au cours des prochaines années, le CACV continue de militer afin d’avoir un bâtiment pour y développer un pôle collectif, citoyens et communautaires. L’endroit pourrait servir, par exemple, pour un centre de la petite enfance (CPE) et aux besoins de groupes communautaires.

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