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Tout abandonner pour devenir luthier

Le luthier Richard Benoit tient ses activités de fabrication et de réparation de contrebasses sur la rue Provost, à Lachine. Photo: Gracieuseté

Le travailleur autonome Richard Benoit a abandonné un emploi stable en gestion pour étudier à l’École nationale de lutherie du Québec. Une vingtaine d’années plus tard, il répare et construit les instruments à cordes de musiciens à l’international.

Le Lachinois avait un intérêt marqué pour les instruments, mais n’a jamais convoité une carrière de musicien, puisqu’il la scène l’attirait plus ou moins.

«J’ai toujours eu envie d’être dans le monde des instruments, mais je savais qu’être luthier, c’était un métier qui n’existait plus. Je pensais que la fabrication se faisait surtout en usine», raconte-t-il en riant.

C’est finalement un reportage à la télévision qui lui a mis la puce à l’oreille. «Tout de suite, j’ai fait mes recherches, et quand j’ai vu qu’un programme de lutherie se donnait à Québec, j’ai tout abandonné.»

Sa formation de trois ans l’amène à décrocher une formation à Besançon, dans l’est de la France, puis à travailler en Stuttgart en Allemagne.

«C’était des années exigeantes. Dans notre milieu, on ne fait pas des semaines normales de 40 heures par semaine, alors s’adapter aux autres langues et cultures pouvait parfois être difficile», indique-t-il.

Longues heures

Fort de son expérience internationale, il revient exercer son métier à Montréal en 2009. Ses heures de travail n’ont pas diminué depuis son retour dans la métropole, où il effectue la réparation et la fabrication de contrebasses à Lachine, en plus d’œuvre au sein de Wilder & Davis Luthiers dans le Plateau Mont-Royal.

Pour maîtriser son art, il est important d’être toujours en apprentissage des nouvelles méthodes pour bien manipuler les instruments, qui peuvent parfois valoir des centaines de milliers de dollars.

«Les gens imaginent que c’est un milieu tranquille, mais c’est très concurrentiel, insiste M. Benoit. Il faut vraiment être passionné de ce que l’on fait, sinon on ne tient pas le coup.»

Ses clients sont généralement des musiciens d’expérience venus du Canada, des États-Unis et de l’Europe. Il effectue aussi la vente d’accessoires et de cordes, pour laquelle de grandes entreprises américaines sont d’importants compétiteurs. C’est notamment pour cette raison que M. Benoit s’est inscrit au Panier Bleu.

«Ça me donne un peu plus de visibilité, explique-t-il. Je trouve l’idée sympathique, j’aime la philosophie derrière l’initiative, je trouve que ça renforce notre identité québécoise.»

Bien que le confinement lié à la COVID-19 ait eu des impacts financiers sur son entreprise, Richard Benoit avoue qu’il profite de l’occasion pour rattraper plusieurs projets pour lesquels le temps lui manquait.

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