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Boulanger en herbe

Noah Dagenais et sa mère Marie-Hélène Laporte travaillent afin d’assurer que toutes leurs commandes soient prêtes pour leur plus grosse journée de livraison le dimanche. Photo: Gracieuseté

Avec l’aide de sa mère, Marie-Hélène Laporte, un Lachinois de 8 ans, Noah Dagenais, lance la Boulangerie Bickerdike. En cuisinant ses propres pains à la maison, qu’il livre au voisinage l’entrepreneur en herbe réalise d’importants apprentissages.

Cette production improvisée est née d’un souper, au cours duquel, en goûtant le pain de Noah, son papa lui a proposé à la blague de lancer sa propre boulangerie. Le jeune amateur d’émissions de cuisine, qui songeait déjà à des alternatives pour gagner de l’argent de poche, a pris la suggestion au sérieux.

«On faisait une blague en référence du fait que les gens s’arrachent la levure et la farine à l’épicerie. Puis à l’intérieur de quinze minutes, on avait créé un logo, raconte en riant Marie-Hélène.»

S’en est suivi la création d’une page Facebook, qui a suscité l’intérêt de quelques amis de Noah, qui lui ont acheté ses premiers pains. «Ce n’est vraiment pas compliqué à faire pour un très beau résultat», se réjouit le jeune garçon.

Les ventes ont fait boule de neige, si bien qu’en deux semaines d’activité, plus d’une centaine de produits ont été vendus. «C’est vraiment fou, réalise Marie-Hélène. Ceux à qui on a vendu, on les fidélise. Ils veulent commander de nous chaque semaine, et chaque fois, ils commandent plus.»

Apprentissage

La famille réduira ses activités en vue du retour à l’école, avant de reprendre de plus belle cet été. Pour Noah, lancer une entreprise consistait surtout en un moyen stimulant d’apprendre pendant la période de confinement.

C’est lui qui s’occupe de la confection des pains et de la cuisson, mais aussi de la gestion des comptes dans des fichiers informatiques et des communications sur les réseaux sociaux. Il livre lui-même les commandes aux voisins à vélo.

«Il fait du français, des mathématiques, apprend des formules de politesse, développe son esprit d’entrepreneur et son leadership, explique sa mère. On continue de faire l’école à la maison trois heures par jour, mais il va aussi à l’école de la vie.»

Noah conserve tous les profits de ses ventes, qu’il réinvestit dans sa matière première et ses moules. Il prévoit acheter une trottinette avec l’argent amassé, et bien sûr, se permet d’assouvir ses fringales passagères lors des séances de cuisine.

«Quand on fait des pains au chocolat, j’en mange beaucoup, le trois quarts des fois mêmes», révèle l’apprenti boulanger, en peinant à contenir ses éclats de rire.

La seule chose qu’il évite en cuisine, c’est la vaisselle, admet-il. «Je le fais pour lui, indique Mme Laporte. Il est chanceux, il peut compter sur mon aide bénévolement, et en plus, on ne lui charge rien pour l’électricité.»

Marie-Hélène, qui travaille dans le domaine de l’intelligence artificielle, peut offrir de son temps puisqu’elle est en congé de maternité.
Devant l’implication de son fils pour le projet, elle songe à lancer une coopérative dans laquelle les enfants du quartier pourraient vendre leurs propres produits artisanaux, afin de développer leur esprit entrepreneurial et d’amasser de l’argent de poche.

Provenance du nom

L’entreprise tient ses activités dans le condo de la famille, situé dans le Château Bickerdike, situé près du lac Saint-Louis, à Lachine. Le logement contient un four à pain datant de 1880, qui est malheureusement inutilisable. «C’est l’emblème de notre entreprise», résume Marie-Hélène.

Plus d’information sur la page Facebook de la Boulangerie Bickerdike  

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