Un voleur devra rembourser le tiers de son butin
L’auteur d’un vol de plus d’une centaine de milliers de dollars chez Acier Century, David Landry, devra rembourser le tiers des dommages réclamés dans une poursuite, tranche la Cour supérieure. Le reste de cette somme sera payée également par la Ville de Montréal et l’entreprise de système de sécurité ADT, qui sont accusées d’avoir commis des omissions importantes.
«On est très satisfaits du jugement rendu. C’est un bon indicateur que notre système de justice fonctionne», commente l’avocat de l’entreprise lachinoise Acier Century, Me Paul Kalash.
Selon la juge Janick Perreault, le vol de près de 124 000$ chez l’entreprise de recyclage de métaux aurait pu être évité, n’eût été des fautes commises par les agents du Service de police de la Ville de Montréal et l’entreprise de sécurité.
«Ce n’est qu’après ces fautes que la faute du malfrat (malfaiteur) se matérialise et peut se matérialiser», tranche-t-elle, dans un jugement rendu le 27 mai.
Le larcin s’est produit en juin 2016. Landry est parvenu à arracher les pentures d’un coffre-fort d’Acier Century, situé sur la rue de la Berge du Canal, ce qui a fait résonner le système d’alarme.
Le voleur s’est enfui avant de revenir se réessayer, cette fois avec succès, le lendemain soir.
Intervention inadéquate
Le soir du vol, deux agents du SPVM se sont rendus sur les lieux, alertés par ADT, qui leur avait indiqué qu’une alarme avait sonné à la porte d’entrée de l’entreprise.
Les agents ont concentré leur intervention sur un seul des trois bâtiments d’Acier Century. Ils n’ont pas remarqué qu’une porte avait été forcée, en raison d’absence de vérifications supplémentaires, estime la juge Perreault. Elle croit que les policiers n’ont pas agi de manière raisonnable en n’envisageant pas toutes les hypothèses possibles.
«Ils n’ont donc pas agi comme des policiers responsables en adoptant un comportement contraire à celui auquel on pouvait s’attendre d’un policier raisonnablement prudent et diligent placé dans les mêmes circonstances», tranche-t-elle.
Vol chez Acier Century: ADT fournit peu d’informations
Quant à ADT, le tribunal juge que trop peu d’informations ont été transmises au SPVM, alors que l’entreprise se serait limitée à indiquer que l’alarme provenait de la porte principale, sans préciser où elle était située parmi les trois bâtiments d’Acier Century. De plus, un seul appel a été logé à la police.
«Une telle entreprise ne doit pas négliger les intérêts de sa cliente. Un comportement qui démontre un mépris total des intérêts d’autrui constitue une faute lourde», martèle la juge Perreault.
Le SPVM a arrêté David Landry pour son vol en juillet 2016, après plus d’une semaine de recherche.
Les avocats des défendeurs n’ont pas retourné nos appels.