Deux chiens évalués après une attaque à Lachine
Puisqu’ils ont attaqué un maître et son animal, deux chiens sont sous-évaluation par la Ville de Montréal. Dans le voisinage, près de 70 signataires ont rempli une pétition demandant le «retrait» de ces animaux.
L’incident s’est déroulé le 19 octobre, à l’angle de la 49e Avenue et du boulevard Saint-Joseph. La propriétaire Danielle Bastien se serait promenée avec ses trois chiens, un dingo américain, un pitbull et un husky alors qu’un voisin était situé de l’autre côté de la rue, avec son bichon havanais, nommé Watson.
Les trois chiens auraient alors traversé la rue. Mme Bastien aurait été incapable de les retenir. Deux d’entre eux se seraient rués vers Watson et son propriétaire, et les auraient mordus. Une autre citoyenne qui assistait à la scène, Madeleine Lévesque, se serait fait mordre le pantalon par l’un des chiens.
«C’était une scène inédite, spectaculaire, raconte-t-elle. On a tous eu vraiment peur.»
Le propriétaire du Bichon s’en est tiré avec une plaie à la jambe droite, qui n’a pas nécessité d’intervention chirurgicale. Son chien a passé trois jours chez le vétérinaire pour un examen approfondi, mais n’a également pas eu besoin d’être opéré.
«Je suis attristée et regrette sincèrement que Watson ait été blessé, mais heureuse d’apprendre qu’il est en voie de guérison», a partagé Mme Bastien.
Quelques jours après l’attaque, le maître attaqué a contacté le service 311. Une inspectrice s’est rendue sur les lieux pour prendre des photos, puis interroger Mme Bastien et la victime.
Les deux chiens ont ensuite subi une évaluation, dont le résultat sera connu au cours des prochaines semaines.
Antécédents
Il s’agirait de la deuxième attaque des chiens de Mme Bastien contre ceux du propriétaire de Watson. Il y a quatre ans, les trois animaux auraient causé des blessures graves à Sherlock, un Yorkshire, menant à son euthanasie.
Aucune plainte n’avait été déposée à ce moment. Considérant que Sherlock s’était rendu dans la cour de Mme Bastien, ses propriétaires ont préféré ne pas rapporter l’incident.
Une autre citoyenne rapporte que les trois chiens se seraient échappés de la cour arrière de Mme Bastien pour attaquer son Golden Doodle, il y a deux ans.
«Il y a beaucoup de jeunes familles, et de petits enfants ici, signale le propriétaire de Watson. Le niveau de danger est trop élevé pour qu’aucune action ne soit posée.»
Devant la pétition citoyenne qui circule, Mme Bastien fait appel à la clémence du voisinage.
«Je vous en prie, avant d’anéantir ma famille, ne pourrions-nous pas avoir une discussion civilisée, avec l’aide d’une médiatrice, pour explorer des solutions moins radicales qui nous permettraient de cohabiter en harmonie et en toute sécurité?», questionne-t-elle.
La pétition citoyenne concerne les trois chiens de Mme Bastien, alors que seulement deux d’entre eux, Mira, son pitbull, et Kovu, son husky, ont été évalués. Rover, son dingo américain, ne possède que trois pattes. Il a été amputé en raison d’un ostéosarcome à l’épaule.
Règle changée
Un nouveau cadre réglementaire ciblant les «chiens potentiellement dangereux» est en vigueur à Montréal depuis 2018. Ceux-ci sont catégorisés pour avoir tenté de mordre ou avoir mordu sans causer la mort.
Les citoyens doivent contacter le 311 pour rapporter un chien agressif. Un expert en comportement animalier se rendra sur les lieux pour diagnostiquer l’animal.
«Dans le passé, la Ville n’avait le pouvoir d’intervenir qu’en cas de morsure ou d’attaque. Maintenant, avec le nouveau règlement, la Ville a le pouvoir d’agir plus tôt afin de mieux protéger ses citoyens», explique l’élue responsable des dossiers animaliers à l’arrondissement de Lachine, Michèle Flannery.
Désormais, les propriétaires ne peuvent posséder plus de trois chiens.