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L’infirmière qui optimise le bien-être

Sarah Bachand est infirmière depuis 18 ans, et coureuse aguerrie depuis 10 ans.
Sarah Bachand est infirmière depuis 18 ans, et coureuse aguerrie depuis 10 ans. Photo: Gracieuseté Sarah Bachand

Sarah Bachand est une infirmière à l’Hôpital de LaSalle. Presque tous les jours, elle court aussi 8 km pour se rendre au travail. Au-delà de la course, Sarah a pour mission de «faire du bien aux gens».

La Lachinoise s’était d’abord orientée vers l’éducation spécialisée, puis la massothérapie, mais c’est une excursion outremer qui l’a inspirée à devenir infirmière.

Voyage d’enfer

Sarah Bachand n’a pas froid aux yeux. À l’âge de 19 ans, elle parcourt l’Afrique en auto-stop.

L’aventurière est rendue au Zimbabwe lorsqu’elle commence à rencontrer des problèmes; elle s’était mise à halluciner. Plus tard, on la retrouve au sol, inerte. Sarah a la malaria.

L’auto-stoppeuse est transportée à l’hôpital, puis reprend connaissance après son transfert à l’ambassade canadienne. La peur et l’anxiété l’envahissent. «J’avais 19 ans, j’étais toute seule, loin de ma famille», exprime-t-elle.

De retour au Canada, Sarah continue de se faire soigner et prend conscience de l’importance de la personne qui offre du soutien à ceux qui sont en détresse et loin de leurs repères. Selon la voyageuse, ceux qui pratiquent les soins infirmiers peuvent jouer ce rôle, c’est pourquoi elle décide d’en faire sa vocation.

Prendre soin de soi-même, aussi

Dix-huit ans plus tard, Sarah se sent toujours à sa place en tant qu’infirmière. «J’aime faire du bien aux gens, je suis vraiment une personne qui aime les gens», explique-t-elle. Cependant, prendre soin des autres passe par le soin de soi-même.

En début de maternité, l’infirmière se retrouve seule à élever ses deux filles. La maladie cœliaque est diagnostiquée chez l’une d’elles. À l’époque, le gluten est un ingrédient peu connu du public.

«J’avais beaucoup de stress et d’anxiété, et je ne voulais pas le faire vivre à mes filles», confie Sarah, qui se tourne vers la course pour répondre à ce problème. Cet exercice physique devient «la meilleure façon de prendre soin de [sa] santé mentale».

Sarah veut promouvoir les bienfaits de la course sur la santé mentale, le thème au cœur de Courir pour la cause d’un hôpital à l’autre. Accompagnée de quelques infirmières et d’autres participants, elle a parcouru les 50 km qui séparent une douzaine d’hôpitaux et CHSLD montréalais. Cet événement avait pour but d’encourager ses collègues dans le réseau de la santé, en plus d’inviter le public à faire des dons à l’organisme Mouvement Santé Mentale Québec.

Une philosophie de vie

La devise de Sarah Bachand est de générer du positif dans la vie des autres, comme dans la sienne.

«Je vais toujours me donner le droit de vivre une grosse peine, une grosse colère, mais je ne me donne pas beaucoup de temps avant de me remettre sur les pieds», affirme l’infirmière. 

Même lorsqu’elle perd ses jumeaux, une période qu’elle a trouvée «tellement difficile», Sarah cherche à être constructive. Elle canalise sa tristesse dans l’écriture du livre Au-delà des mots:recueil sur le deuil périnatal, où sont partagés les témoignages d’une quarantaine de familles ayant vécu une fausse couche. Celui-ci est offert gratuitement aux patientes aux prises avec ce deuil.

Sarah Bachand admet que son métier comporte plusieurs défis, mais soutient qu’il est «riche en vécu». Elle s’estime chanceuse de côtoyer des patients tous les jours. Selon elle, «voir la naissance, la mort, la maladie et la vulnérabilité» au quotidien ne laisse pas d’autre choix que de «grandir».

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