Coincer des voleurs par Facebook n’est pas une bonne idée, selon le SPVM
Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), les gens devraient y penser deux fois avant d’utiliser les médias sociaux pour tenter de capturer des criminels. Cet avertissement survient quelques jours après que le propriétaire du restaurant Domino Pizza de Dorval eut décidé de publier sur Facebook cinq photos d’un vol commis dans son commerce.
«Une telle initiative, dans un but de se faire justice soi-même, peut nuire au bon déroulement de l’enquête policière», affirme le sergent Laurent Gingras.
«Les victimes de vol doivent venir à la police en premier et nous laisser faire nos propres enquêtes, a ajouté M. Gingras lors d’un entretien avec TC Media.
Les photos, qui ont été publiées sur Facebook par le copropriétaire du restaurant, Lucian Iliescu, montrent trois individus masqués faisant irruption dans la pizzeria, vers 2h30 du matin, le 30 mars. Les malfaiteurs ont causé des dommages matériels et ont dérobé une somme de 150$.
M. Iliescu affirme que des milliers de personnes ont vu les photos quelques heures seulement après leur diffusion sur Facebook. Selon lui, les bandes vidéo montrent clairement les voleurs entrant par effraction dans son commerce, et causant des dommages qu’il estime à 1500$.
«Nous avons seulement essayé d’être créatifs, a ajouté M. Iliescu, espérant de cette façon rassurer les gens. Voilà l’idée qui était derrière cette démarche».
Ça peut mal tourner
«Toutefois, le problème, c’est que si l’information est facilement accessible en ligne, les criminels peuvent changer leur modus operandi», explique le sergent Gingras.
La situation peut mal tourner. En pensant bien agir en utilisant des médias sociaux, ceux qui ont publié les photos risquent d’influencer la décision de la cour, si les accusés sont déjà condamnés dans l’œil du public.
Finalement, le sergent Gingras met en garde la population sur les risques juridiques rattachés à un comportement du genre.
«Il faut être prudent parce que l’on peut s’exposer à un certain nombre de choses, comme une poursuite en diffamation», at-il dit.
Pas la première fois
M. Iliescu n’avait pas encore entendu l’avertissement de la police, jeudi dernier, mais il s’est dit prêt à retirer les photos si jamais elles nuisaient à l’enquête.
«Je veux que la police soit en mesure de faire son travail. Je ne veux pas gérer moi-même les voleurs», at-il dit.
Ce n’est pas la première fois qu’un propriétaire de magasin utilise les médias sociaux à la suite d’un vol.
Au début février, Peter Grant, propriétaire du magasin Ted, à Pointe-Claire, avait publié des images d’un homme qui aurait volé une lame quadcopter, évaluée à 600$. Les photos ont généré plus de 600 clics Facebook.