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Le feu sacré de l’éducation à travers le monde

Photo: TC Media - Hugo Lorini

La passion de l’enseignement de Muriel Murray et de son mari Jean-Guy Desrochers les a conduits à travers la planète. Même à la retraite, Muriel est coopérante volontaire et s’envolera en décembre vers le Cameroun (Afrique) pour sept mois, pour un mandat de conseillère en organisation scolaire dans cette école à vocation internationale.

Au fil des ans, le couple d’enseignants retraités a œuvré en Chine, au Vietnam, au Burkina-Faso, en Haïti, au Cambodge, au Togo, en Tunisie, au Rwanda et autres, toujours en éducation.

Cette fois, Muriel Murray part seule, du 2 décembre 2016 au 2 juillet 2017. Elle a été sélectionnée par CUSO International, présent dans 19 pays, pour une mission à l’établissement camerounais Athénée de la Sapience, un collège de jeunes de 12 à 22 ans, situé à Soa, à quelques kilomètres de la capitale Yaoundé.

«Le Cameroun pense vivre une certaine émergence dans les années 2030. Ils veulent que ces jeunes deviennent les leaders du pays mais ne savent pas comment développer l’esprit d’initiative chez les étudiants. Je vais leur donner un coup de main», dit-elle.

Elle accompagnera les enseignants en réalisant des modules sur le leadership et l’esprit d’initiative. Un travail sans rémunération. «J’ai des contacts puisque mon mari a eu un poste au Cameroun et nous avons été là-bas pendant quatre ans», explique la volontaire.

Méthode particulière
Muriel Murray a choisi le volontariat depuis sa retraite en 1997 et croit à l’éducation basée sur les relations humaines, le don de soi, la solidarité, la protection du bien commun et l’égalité des hommes et des femmes.

«Nous sommes des agents de changement, mais c’est eux qui doivent se prendre en mains. La formation que je donne, je veux qu’elle soit durable pour qu’ils aient des outils pour l’appliquer», dit-elle.

Muriel Murray a sa propre technique. «J’arrive avec quatre appareils photos que je mets entre les mains des élèves. Ils photographient tout ce qui ne va pas dans l’école et de ça, on tire des activités. Les enfants expriment les problèmes et cherchent des solutions avec les enseignants», dit-elle.

Son premier objectif est le contact humain. «Il faut se faire accepter, être persuasif sans être directif. Je vais faire l’élection d’un conseil de classe, avec un président par classe, et c’est eux qui prendront les décisions, avec l’aide d’enseignants», explique la septuagénaire.

Les enseignants camerounais «font appel à la mémoire, au côté gauche du cerveau, mais peu à la créativité. Je vais essayer de leur apporter cet esprit d’initiative», exprime Mme Murray.

Dangers
Avec la montée de l’islam, le nord du Cameroun est de religion musulmane et le mouvement radical Boko Haram y est présent.

«Moi, je vais dans le sud, qui est chrétien et plus occidentalisé. La richesse côtoie l’extrême pauvreté. Le président Paul Biya est là depuis 30 ans», raconte l’aventurière.

Avant sa retraite, Muriel Murray a enseigné 32 ans et fait ses débuts à l’ouverture de l’école Sainte-Geneviève de LaSalle, en 1960. «J’ai surtout enseigné aux classes immigrantes pour l’intégration au Québec. À ma retraite, j’ai appris le Chinois et passé un an là-bas», nous dit-elle.

Native de Côte-Saint-Paul, Muriel Murray et son époux sont mariés depuis plus de 50 ans et sont parents d’un fils policier à la Sûreté du Québec.

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