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Un match d’impro valorisant à LaSalle

Des membres du ROC du Cégep André-Laurendeau ont affronté une équipe de traumatisés crâniens, le 30 janvier. Photo: Gracieuseté

Huit personnes ayant souffert d’un traumatisme crânien ont eu l’occasion de renforcer leur confiance grâce à un match d’improvisation particulier. Pour une troisième édition, les membres du ROC du Cégep André-Laurendeau les ont accueillis dans une rencontre amicale.

Les joueurs des deux équipes se sont d’abord rencontrés avant la partie pour faire connaissance. C’était une occasion pour les membres de l’équipe d’improvisation Le ROC d’en apprendre davantage sur l’histoire des traumatisés crâniens.

Le but de l’événement était non seulement de démystifier leur condition, mais surtout d’améliorer l’estime de soi de ces accidentés, selon l’organisateur communautaire à l’Association québécoise des traumatisés crâniens (AQTC), Nicolas Boudreault Desormeaux.

«L’impro, d’être capable de s’affirmer devant les autres, c’est grand pour les traumatisés crâniens. Un trauma crânien, c’est un coup de hache dans l’estime de soi.»

— Nicolas Boudreault Desormeaux, organisateur communautaire, AQTC

Il explique que, lorsqu’un traumatisé sort du coma après un accident, il doit réapprendre à fonctionner avec un corps et des facultés cognitives diminués, ainsi qu’avec un changement de personnalité.

En parler, être traité sur un pied d’égalité par les joueurs de l’équipe adverse, aide grandement, affirme M. Boudreault Desormeaux. Être sur scène leur apporte surtout une joie de vivre, parfois perdue.

Jeu différent
Le jeu était complètement différent. Les membres du ROC ont dû davantage écouter et suivre les propositions d’histoires de l’équipe adverse.

«Certains avaient plus de difficultés avec l’élocution, ce qui a forcé les silences», soutient l’étudiante en cinéma et improvisatrice, Arielle Villandré, précisant que cette première expérience a été fort enrichissante pour elle.

Comme des traumatisés crâniens étaient plus limités dans leur mouvement, les improvisateurs ont réduit leurs déplacements, évitant de sauter partout comme ils en ont quelques fois l’habitude.

L’aspect compétition du match d’improvisation a aussi été mis de côté. Les étudiants ont ainsi pu compenser les failles de jeu des traumatisés crâniens, une leçon d’humilité pour eux, puisqu’ils sont habitués de vouloir briller selon M. Boudreault Desormeaux.

Joindre l’utile à l’agréable
La troupe d’improvisation de l’AQTC est issue d’ateliers donnés depuis plusieurs années par la comédienne Sophie Caron, membre de la Ligue nationale d’improvisation (LNI).

Depuis, l’initiative de Nicolas Boudreault Desormaux compte 25 membres qui, à tour de rôle, occupent les fonctions de joueurs, entraîneurs, arbitres et maître de cérémonie. Lors de matchs spéciaux, les volontaires peuvent se mesurer à d’autres équipes d’amateurs ou scolaires.

La soirée du Cégep André-Laurendeau, comme chaque édition, a permis d’amasser des fonds au profit d’un stage humanitaire des étudiants en sciences humaines. Ces derniers s’occupent ainsi de la vente de billets et de collation durant la soirée.

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