Mieux comprendre la distanciation physique
Deux enseignants du Cégep André-Laurendeau ont développé un outil qui permet aux gens de visualiser très clairement s’ils respectent une distance de deux mètres entre eux. Leur camion avec un grand écran visuel sillonne déjà les rues de Montréal et les créateurs espèrent pouvoir exporter rapidement leur technologie à grande échelle.
Au départ, l’une des recherches de David Beaulieu et Christian Tétrault, enseignants en Technologie du génie physique et en mathématique respectivement, devait mesurer la distance réglementaire entre les vélos et les voitures, lors des dépassements.
Après plusieurs mois de travail, ils adaptent le projet à la situation actuelle de la COVID-19. L’invention permet aux personnes de voir la distance exacte qui les sépare d’une autre personne dans une file d’attente, par exemple. Le nouveau prototype a été conçu en moins de trois semaines par les deux professionnels qui ont travaillé d’incalculables heures pour le terminer.
C’est grâce à deux caméras optiques et de l’intelligence artificielle que la magie s’opère.
«Ça fonctionne. Là, c’est de l’amélioration continue. Il y a toujours des petits détails, par exemple, une borne-fontaine a été reconnue comme un humain. La machine se trompe encore parfois, mais on va corriger les erreurs», affirme M. Beaulieu.
Le camion est le média d’affichage pour l’instant, mais cette technologie pourrait être projetée sur n’importe quel type d’écran, comme sur un écran de télévision, dans un avenir plus ou moins rapproché, précise-t-il.
C’est quoi deux mètres?
Selon le chercheur, la majorité des gens ont de la difficulté à respecter les deux mètres de distance, pas par mauvaise volonté, mais simplement parce qu’il est difficile de jauger cette distance simplement avec nos yeux.
«Ce qu’on observe le plus, ça tourne autour du 1 à 1,5 m. Lorsque les gens se voient sur le camion, ils se replacent. Après notre passage, des commerçants ont placé des cônes orange pour mieux délimiter le deux mètres», ajoute David Beaulieu.
Selon lui, les passants réagissent bien à la vue du camion. Ils semblent surtout curieux et le prennent en photo. Toutefois, certains aimeraient une version moins polluante.
Les deux chercheurs offriront gratuitement leur technologie aux organismes ou entreprises qui voudraient l’utiliser pour sensibiliser la population à la distanciation sociale.
Pour l’instant, ils auront besoin d’aide de développeurs afin de la rendre accessible au plus grand nombre.