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Une pétition contre le gaspillage alimentaire nait sur le Plateau

gaspillage alimentaire Atlantide Desrochers oeuvre contre le gaspillage alimentaire en distribuant des paniers de denrées aux citoyens dans le besoin.
Atlantide Desrochers oeuvre contre le gaspillage alimentaire en distribuant des paniers de denrées aux citoyens dans le besoin. Photo: Elena Broch/Métro

La pétition d’une citoyenne du Plateau-Mont-Royal visant à lutter contre le gaspillage alimentaire a été portée devant l’Assemblée nationale par la députée de Mercier, Ruba Ghazal. Les signataires de cette pétition souhaitent obliger les épiceries à donner leurs invendus.

Depuis quatre ans, Atlantide Desrochers œuvre dans la distribution alimentaire à travers l’organisme Partage et Solidarité.

«Je voyais toutes ces denrées consommables jetées par les épiceries; ça n’a pas de bon sens quand on sait que des banques alimentaires pourraient en bénéficier», lance-t-elle.

Si elle peut offrir 1200 paniers en moyenne chaque mois, c’est qu’elle a travaillé fort pour passer des ententes avec les commerces du Plateau.

Selon Ruba Ghazal, c’est au gouvernement d’imposer une ligne directrice.

«On veut que le gouvernement oblige par voie légale les entreprises de réduire le gaspillage à la source. Pour ce qui est jeté, il faut qu’il y ait des ententes avec des organismes pour les donner aux gens qui en ont besoin», insiste Mme Ghazal.

Mise en ligne le 14 septembre, la pétition a été signée par plus de 1500 personnes.

Plusieurs initiatives

L’Intermarché Boyer de l’avenue Mont-Royal redonne d’ailleurs les denrées alimentaires qui auraient pu se retrouver dans les bennes à ordures. Son propriétaire, @R:Danny Therrien, offre ses invendus à des organismes depuis trois ans.

Il avoue que cela fait son affaire, car «jeter aux vidanges, ça a un coût». En réduisant ce qu’il met dans la poubelle, il paie moins pour le traitement des déchets et économise ainsi des sommes non négligeables.

Selon lui, «il faut mieux appâter et accompagner les épiceries» dans la gestion de leurs déchets. Toutefois, il concède que ce ne sont pas tous les établissements qui le peuvent. «Il faut avoir de l’espace, des congélateurs pour stocker», souligne-t-il.

Au Québec, plusieurs autres épiceries redonnent leurs surplus de denrées alimentaires à des organismes, dont IGA, Métro ou Sobeys. Moisson Montréal affirme recevoir 15% de ses stocks de la part des épiceries.

En août, le comité exécutif de la Ville de Montréal a adopté son plan prévoyant entre autres de lutter contre le gaspillage alimentaire en favorisant les liens entre les entreprises et les banques alimentaires.

«De la ferme à la table»

Chez Recyc-Québec, on fait du gaspillage alimentaire un cheval de bataille. Et cela passe par la sensibilisation du public.

Il y a une nécessité d’une collaboration d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur, de la ferme à la table, à laquelle doivent participer les entreprises, les gouvernements, les municipalités et les consommateurs», explique Alexander Guerra conseiller en communications de Recyc-Québec.

Au Canada, selon Recyc-Québec, plus de 11 millions de tonnes d’aliments qui auraient dû être mangés ou donnés sont jetés. Soit suffisamment de denrées pour nourrir les Canadiens pendant près de cinq mois.

94%

Un sondage du Conseil national zéro déchet révèle que les Canadiens gaspillent moins depuis le début de la crise sanitaire. Sur 1200 adultes canadiens interrogés en juin, 94% sont motivés à réduire le gaspillage à la maison et 24% jettent moins d’aliments.

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