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Les riverains de la ruelle Milton à bout

Scènes de sexe, gens saouls, bouteilles cassées, seringues et vandalisme sont autant de choses qui, avec l’arrivée des beaux jours, reviennent hanter les nuits des riverains de la ruelle verte Milton. Et avec le nouveau projet pilote d’ouverture des bars jusqu’à six heures dans Ville-Marie, les résidents ne sont pas près de dormir en paix.

Catherine Bouchard

Cette année encore, le cirque recommence. La première fin de semaine de mai, une vitre a été fracassée vis-à-vis la ruelle. « Ça aurait pu être une de mes vitres », souligne James Dormeyer, un résident de la rue Clark. Cette situation a empiré depuis que l’administration Tremblay a décidé d’ouvrir des bars sur Saint-Laurent pour revaloriser le secteur, selon les résidents.

Lors du passage du journal Le Plateau dimanche dernier en matinée, un sac à main, visiblement volé, avait été accroché sur la clôture de M. Dormeyer. Deux seringues avaient aussi été laissées au milieu de la ruelle.

Une citoyenne concernée, Anne-Marie Boucher, s’est d’ailleurs présentée au conseil d’arrondissement du 5 mai dernier avec une pétition signée par la majorité des résidents de la ruelle Milton. Ces citoyens demandent à la Ville de barrer la ruelle, la nuit, en été.

« Avec l’arrivée du temps doux, le cirque va recommencer. Nous allons être réveillés par des personnes en état d’ébriété arrivant du boulevard Saint-Laurent, qui font du tapage, parfois même, ont des relations sexuelles dans notre ruelle. Avant, nous avions une dame qui la barrait vers 22h et la rouvrait tôt le matin. Malheureusement, elle est décédée », souligne une des résidentes du secteur, Anne-Marie Boucher.

Des situations surréalistes

D’ailleurs,  les résidents ont tous des anecdotes pour le moins surprenantes. « Une nuit, un couple forniquait sur la porte de ma cour, mais il y a une clochette! J’ai ouvert ma fenêtre pour leur demander s’il avait besoin de quelque chose, si je pouvais les aider », rigole M. Dormeyer.

Guy Ayotte, demeurant sur la rue Milton, ne compte plus le nombre de bris qu’a subi sa voiture.

« Ils ont arraché un miroir deux fois. Il y a trois ans, il y avait un poteau de stop au travers de mon pare-brise à mon réveil.  Ce qui est surtout tannant, c’est de se faire réveiller au milieu de la nuit. Maintenant, on en est à une politique de tolérance zéro. Si on se fait réveiller, on appelle automatiquement la police », explique M. Ayotte.

Le résident mentionne que ce sont habituellement des étudiants de McGill qui font la fête dans les environs et sont très imbibés à la sortie des bars.

De son côté, depuis le début du printemps, Jean-Marc Parent, lui aussi résident sur Milton, a ramassé trois sacoches dont le contenu avait été déversé dans la ruelle.

« Ils les volent, puis abandonnent ce qu’ils ne veulent pas ici. J’appelle les propriétaires pour qu’elles puissent récupérer ce qui reste.  Ça, c’est sans compter les gens qui viennent uriner en criant dans la ruelle. En même temps, c’est normal, on est vraiment dans un coin central», raconte le résident qui prend le tout avec philosophie. Ce dernier ne se dit pas particulièrement incommodé par la situation.

Le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez mentionne que puisque la ruelle est publique, il n’est pas possible de la barrer. Il a toutefois offert aux résidents de la privatiser.

« Il n’y aurait pas de coût d’acquisition, mais vous devriez en assurer l’entretien sur le long terme », explique M. Ferrandez. Les personnes du secteur interrogées par Le Plateau s’opposaient toutes à cette option et c’est aussi ce qu’a rapporté Mme Boucher. 

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