Soutenez

Le Champ des possibles donne l’exemple

Photo: Collaboration spéciale/ Champs des possibles

Le Champ des possibles pourrait servir de laboratoire afin de tester un processus de décontamination par la plantation de végétaux, une méthode plus lente, mais moins coûteuse que l’excavation. Cet espace vert situé dans le quartier Mile-end du Plateau-Mont-Royal est présentement l’objet de pourparlers entre le gouvernement provincial et des conseillers municipaux.

Alors que Québec a généralement recours à l’excavation pour extraire les polluants, Montréal souhaite développer des projets-pilotes où la décontamination de ses terrains se fera en partie par des végétaux, soit la phytoremédiation.

C’est en constatant les travaux de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), de l’Université de Montréal, qu’il a eu l’idée de procéder de la sorte pour les 629 terrains contaminés de l’Île de Montréal, dont le Champ des possibles.

L’arrondissement, la ville-centre et l’organisme Les Amis du Champ des possibles travaillent depuis des mois à l’élaboration d’un projet de réhabilitation qui pourrait s’inscrire parmi les exemples dont se servira l’administration centrale.

«Le Champ des possibles va faire avancer la Ville d’un pas de géant en matière de phytoremédiation», lance Richard Ryan, conseiller de Projet Montréal dans le Plateau.

Avant d’aller de l’avant, Québec doit donner le feu vert. Des analyses de sols doivent se poursuivre.

«Le ministère n’était pas dans ce type de décontamination, indique M. Ryan. Mais, c’est toujours [la décontamination naturelle] qui est notre modus operandi.»

Un plan montréalais
Le 15 juin, le responsable de l’environnement de Projet Montréal, Sylvain Ouellet, a déposé une résolution pour l’utilisation de ce procédé d’élimination ou d’atténuation des contaminants environnementaux par différents végétaux et microorganismes.

Bien qu’il ne soit pas directement impliqué dans le projet de Richard Ryan et des Amis du Champ des possibles, il souligne qu’il serait beaucoup moins coûteux d’utiliser cette expertise locale en matière de phytoremédiation sur le plus grand nombre de terrains possible, plutôt que d’extraire les contaminants à la pelle mécanique.

L’IRBV de l’Université de Montréal, soit l’«expertise locale», collabore déjà avec l’organisme du Plateau pour la réalisation de son projet.

Les Amis du Champ des possibles militent depuis des mois pour la réhabilitation du terrain sans avoir recours à l’excavation que préconise le gouvernement provincial. En octobre 2014, la compagnie ferroviaire Canadien Pacifique y avait arraché une bonne partie de la végétation.

Le conseiller Ouellet souhaite la mise sur pied d’un inventaire des terrains contaminés et des projets de phytoremédiation en cours sur l’Île de Montréal.

«Le fait d’avoir autant de terrains contaminés a autant de conséquences économiques qu’environnementales», note-t-il. Selon M. Ouellet, l’expertise de l’IRBV pourrait être utilisée dans le but de décontaminer les terrains sur lesquels des projets immobiliers pourraient s’implanter éventuellement.

Un projet de parc pour le Plateau
Sur le terrain dont ils ont la responsabilité, les Amis du Champ des possibles souhaitent développer un grand parc accessible à tous, où le mobilier urbain cohabite avec la végétation.

Le terrain est d’ailleurs zoné «espace vert» par la Ville de Montréal.

En attendant la décontamination de la partie la plus polluée du terrain, les Amis du Champ des possibles plantent avec l’arrondissement des arbres et arbustes sur une portion moins affectée par les contaminants.

Ils font appel à la communauté pour constituer un espace vert. La prochaine activité de verdissement aura lieu à l’automne. Des vivaces seront plantées.

L’aménagement des espaces abandonnés plus près du chemin de fer font aussi partie de leur idée d’ensemble.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.