Sucre Lantic licencie 59 employés de son usine Hochelagaise
Gauthier Audrey - TC Media
Cette décision permettrait à l’entreprise d’être plus compétitive sur le marché du sucre.
« La compétition est plus forte dans l’est du Canada. Notre plus grande usine est située à Montréal et nous avons décidé d’effectuer une réorganisation du travail. Nous devons offrir des prix de plus en plus bas et le coût de la main-d’œuvre est notre plus importante dépense dans l’entreprise. C’est un choix malheureux », indique le vice-président des opérations à Sucre Lantic, Bob Copeland.
À la suite de l’embauche d’une firme de consultants spécialisés en amélioration des processus, 47 employés ont été mis à pied, quatre postes vacants ont été abolis et huit personnes ont opté pour un départ à la retraite anticipé ou elles ont quitté volontairement l’entreprise.
« Nous allons offrir des indemnités de départ à tous. Nous les traitons de façon respectueuse et équitable. Nous allons aussi leur offrir des services de réinsertion », avance M. Copeland.
Une façon de faire irrespectueuse
À la suite de ces congédiements, les employés de l’usine ont effectué une manifestation, le 18 septembre, afin de dénoncer les façons de faire de la compagnie.
En effet, une partie des 59 employés licenciés ont reçu un appel le 10 septembre au soir pour les aviser de ne pas retourner au travail, car ils avaient été congédiés. Les autres se sont fait refuser l’accès à l’usine lorsqu’ils se sont présentés sur leur lieu de travail, le lendemain.
« Je suis en colère et inquiet. L’employeur nous a traités sauvagement. Il a mis des gens au poste de garde afin de nous virer de bord, le jeudi matin. Ils nous donnent huit semaines de salaire, mais c’est ce qui est déjà prévu à la loi », explique Robert Bellehumeur, qui cumule 26 années au sein de l’entreprise.
« Les employeurs n’ont pas voulu s’asseoir avec nous afin de trouver des solutions. Ils nous ont donné un ordre et licencié des employés. L’usine a toujours bien roulé. Nous avons toujours eu des clients. Nous voulons nous assurer de la qualité et de la quantité du produit sur le marché, mais là ce n’est plus possible. Il n’y a plus assez de main-d’œuvre et il y a des lignes de production arrêtées », soutient Jade Wang, présidente du syndicat des travailleurs et travailleuses du département de qualité chez Sucre Lantic.
Un des employés licenciés a même été rappelé deux jours après son renvoi afin de remplacer un de ses anciens collègues.
« Ce sont des coupes injustifiées. Si tu rappelles quelqu’un, c’est clairement parce que tu n’es pas capable de faire fonctionner l’usine convenablement et sécuritairement », fait valoir Luc Forget, employé licencié de Sucre Lantic.
« C’est le chaos à l’intérieur de l’entreprise. Avec de nombreuses lignes de production arrêtées, il sera difficile de répondre aux demandes des clients. De plus, ils ont mis à la porte 50 % de l’équipe d’entretien. Elle cumulait déjà les heures supplémentaires afin de réparer de l’équipement. Avec cela, le danger de contamination du produit est augmenté », ajoute M. Bellehumeur, qui a aussi siégé au poste de président du syndicat des travailleurs et travailleuses de Sucre Lantic.
Les mises à pied se multiplient
Le secteur manufacturier de l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve en arrache. En 2012, l’entreprise Mabe a annoncé la fermeture de son usine, causant la perte de 740 emplois jusqu’en décembre 2014. Cet été, c’est Energizer qui a décidé de déménager sa production de produits d’hygiène féminine à son usine de Dover, au Delaware, entraînant la mise à pied de 430 personnes.
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