Le Pino Café+Bistro : du rêve au succès
Il y un peu plus d’un mois, le Pino Café+Bistro de la rue Charleroi a réussi ce que seulement trois nouveaux restaurants sur dix parviennent à faire au Québec: survivre plus de cinq ans. Pour la famille Pino, propriétaire du commerce, c’est un pari réussi.
Pour Lucila Pino, la recette du succès de son commerce n’a pas de secret. Il s’agit de miser sur des ingrédients de qualité et bons pour la santé. « On est très proche de notre clientèle et de ses demandes», explique-t-elle en ajoutant que « tout est fait maison! ».
La combinaison des talents des membres de la famille y est aussi pour quelque chose. Les parents, Carlos et Clara, ont travaillé en administration, alors que leur fille, Lucila, a été chef pour de grands traiteurs montréalais. Ce projet de restaurant représente la consécration d’un rêve pour la famille d’origine salvadorienne qui s’est installée à Montréal-Nord en 2001.
Le « fort potentiel » de Montréal-Nord
Avant d’ouvrir leur restaurant, Les Pino avaient constaté, en tant que consommateurs, qu’il y avait peu de cafés locaux sur le territoire. « Il manquait quelque chose, relate Lucila Pino. À l’époque, j’avais des propositions pour aller travailler au centre-ville, mais je me suis dit à ce moment-là que je voulais faire quelque chose ici », dit Lucila Pino, qui invoque son sentiment d’appartenance pour Montréal-Nord.
De son côté, Carlos Pino a vu à Montréal-Nord un « fort potentiel » économique. « Il y a des croyances qui sont fixées dans la tête des gens que Montréal-Nord, c’est une place où ne pas aller, dit-il. C’est pourtant un excellent coin où se développer ».
Ayant vécu dans le quartier pendant plus d’une décennie, la famille a facilement pu mettre de côté les préjugés. « On s’est fait dire de ne pas aller à Montréal-Nord à cause de la délinquance et que notre commerce allait être vandalisé », raconte Carlos Pino. Pourtant, en 5 ans, ce n’est pas arrivé. » Il observe que ces perceptions du secteur sont « en train de se dissiper ».
« Puisque ces croyances s’en vont, d’autres petits commerces vont se mettre à émerger. Montréal-Nord, c’est une belle place familiale », pense Carlos Pino.
Même si le restaurant s’est bâti une clientèle régulière, la famille Pino reconnaît que de rejoindre le voisinage représente encore un défi. « La plupart des gens qui viennent sont des fonctionnaires et travailleurs de l’arrondissement et des professeurs, mais le voisinage commence à venir. » Environ la moitié des ventes du Pino café sont faites dans le cadre de leur service de traiteur.
Revitalisation alimentaire sur la rue CharleroiSelon l’agent de développement de la CDEC de Montréal-Nord Guillaume Higgins, Pino Café+Bistro s’inscrit dans un élargissement de l’offre en restauration de la rue Charleroi durant les cinq dernières années. M. Higgins est également impliqué dans l’Association des commerçants de Charleroi-Pie-IX. Pour lui, le défi de cette artère, c’est qu’elle doit miser sur une clientèle de proximité pour rester vivante en raison de sa situation géographique. « On doit toujours composer avec le fait que Charleroi est situé entre les centres d’achats de Pie-IX et Lacordaire », observe-t-il. |