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Montréal-Nord: Deuxième ramadan consécutif dans la restriction

Mohamed Boufenzi portant sa djellaba marocaine au Centre culturel islamique Ach-Choura. Photo: Josie Demarais/Métro

Pour une deuxième année de suite, les communautés musulmanes du Québec abordent le mois du ramadan dans la restreinte. Sans rassemblement à la maison, et avec un accès limité à la mosquée, plusieurs trouvent le temps long à Montréal-Nord.

Mohamed Boufenzi donne le prêche au Centre culturel islamique Ach-Choura les vendredis midis. En temps normal, 200 personnes viennent assister aux prières dans les quatre locaux de l’établissement du boulevard Henri-Bourassa. À présent, seulement 25 personnes y sont autorisées en même temps.

«C’est difficile l’éloignement des fidèles, mais on n’a pas le choix. Tout le monde en a marre, cependant, la communauté comprend les enjeux. On espère vraiment comme tout le monde que les choses vont changer», affirme M. Boufenzi.

Des morceaux de ruban adhésif rouge délimitent l’espace de chaque pratiquant sur le plancher du Centre Ach-Choura. À ceux qui oublient leurs tapis de prière sont remis de grosses feuilles de papier recyclable. Une petite corde limite l’accès aux Corans. Les fidèles entrent au compte-goutte.

«Normalement en temps de ramadan, on fait les cinq prières ici. Mais actuellement avec le couvre-feu, c’est impossible pour deux d’entre elles», souligne Mohamed Boufenzi.

Mois de la générosité

Devant les obstacles, certains leaders spirituels de Montréal-Nord ont décidé d’adapter leurs pratiques. C’est le cas d’Abdelaziz Rzik, président du Centre communautaire Annour (CCA), qui continue d’offrir jusqu’à 100 repas chaque jour avec l’organisme.

«C’est pour tous, pas seulement les musulmans. Des Haïtiens et des Québécois viennent nous voir. Au lieu de recevoir les gens sur place, on a monté une tente dans le parking», affirme-t-il.

En 2020, le CCA a distribué 1700 iftars, ces repas pris chaque soir par les musulmans pendant le jeûne, et 710 repas dans les résidences de personnes âgées. M. Rzik profite de cette initiative pour sensibiliser la population maghrébine – environ 20% de la population immigrante à Montréal-Nord – à aller se faire vacciner.

«C’est un acte de générosité, il faut le faire. Dans la vie, des gens ont besoin  d’aller au cinéma, mais d’autres ont aussi besoin d’aller à la mosquée. Il faut rester positif, on voit la lumière au bout du tunnel», souligne-t-il.

Prise de conscience

En ce mois du ramadan où la socialisation est restreinte, le conseiller municipal Abdelhaq Sari en a profité pour se rapprocher de sa famille, et faire un travail d’introspection .

«On peut miser sur un jeûne tourné vers une réflexion sur soi-même. On a la capacité de se questionner sur son comportement, et d’agir positivement autour de soi», affirme-t-il.

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