Lutte à la violence conjugale
Depuis 2008, c’est sur le territoire du poste de quartier (PDQ) 39 que le nombre de voies de fait, d’agressions armées, d’homicides et de vols qualifiés est le plus élevé. Entre 1000 et 1500 crimes violents sont dénoncés chaque année dans le secteur. En 2013, on en dénombrait 1294 plaintes.
Bien que le Service de police de la Ville de Montréal ne divulgue pas le nombre de crimes commis à l’intérieur des familles, ceux-ci représenteraient le type de crimes le plus fréquent à Montréal-Nord, selon le commandant Martial Mallette du PDQ 39.
« Cela représente 44 % du nombre de crimes contre la personne dans l’arrondissement. Contrairement à ce qu’on peut penser, la violence à Montréal-Nord ne se passe pas dans la rue, mais dans les familles. »
Aide aux victimes
Pour lutter contre ce problème difficile à saisir, le commandant a fait appel aux organismes communautaires du secteur.
« C’est une problématique à long terme, on ne peut pas l’enrayer du jour au lendemain. Il faut faire de la prévention et aider les victimes. C’est donc important de collaborer avec les différents partenaires parce qu’ils sont habitués à travailler avec les diverses clientèles. »
En novembre dernier, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) a donc installé l’une de ses intervenantes disponibles en tout temps au PDQ 39. Bien que celle-ci ait un rayon d’action beaucoup plus grand que Montréal-Nord, cette proximité a eu l’effet de favoriser la coordination avec les policiers (voir autre texte).
« L’implantation d’une intervenante du CAVAC a permis de répondre plus rapidement aux besoins des victimes parce que les policiers ne sont pas nécessairement des spécialistes de la victimisation, précise le commandant. Leur travail est de s’occuper du processus judiciaire. Ils ont quand même un souci constant du bien-être des victimes alors, il était important de s’allier à des professionnels. »
Depuis que cette initiative est en place, les agents du PDQ 39 ont d’ailleurs recommandé deux fois plus de victimes au CAVAC qu’au cours des six mois précédent, passant de 74 à 161.
Pour célébrer cette meilleure collaboration, le CAVAC a récemment remis le Maillon d’argent au PDQ 39. Cette mention est décernée selon la proportion du taux de criminalité observé sur leur territoire et le nombre de références aux intervenants.
Source d’autres problèmes
L’enjeu de la violence intrafamiliale est très important pour le commandant Mallette qui a d’ailleurs été nommé responsable de la liaison avec le CAVAC pour le service de police.
Il estime qu’en luttant contre ce fléau, il luttera également contre le problème de la délinquance juvénile, un problème qui, avec les gangs de rue, a fait une triste réputation à Montréal-Nord.
« La violence conjugale est un problème important parce qu’un jeune qui voit de la violence chez lui risque d’avoir de la difficulté à performer le lendemain à l’école. Ça amène des éléments de difficulté dans sa vie. »
Malgré l’augmentation des mesures pour lutter contre ce type de violence, M. Mallette ne croit pas que les statistiques du PDQ s’amélioreront prochainement.
« Il va peut-être même y avoir une hausse du nombre de dénonciations parce que les gens risquent d’avoir tendance à porter plainte d’avantages. Il va falloir comprendre ce phénomène. Ultimement, c’est ce qu’on souhaite », conclut-il.
Pourquoi y a-t-il plus de cas à Montréal-Nord? À lire au Guidemtlnord.com.
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