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La faim cachée dans l’Ouest-de-l’Île

Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

Une personne sur dix aurait recours aux services d’une banque alimentaire chaque mois dans l’Ouest-de-l’Île. C’est la réalité présentée par deux étudiants de l’Université Concordia dans le documentaire Faim cachée, présenté la semaine dernière, qui vise à démystifier une problématique mal connue dans la région.

«L’Ouest-de-l’Île est perçue comme vraiment bien nantie. Les gens pensent en général aux banlieues comme des endroits où les résidents sont à l’aise financièrement. Ils croient que la pauvreté n’arrive que dans les quartiers plus urbains comme le centre-ville. Mais il existe une faim cachée que les gens ne reconnaissent pas», indique l’un des réalisateurs, Akshay Grover.

D’une durée de près de 10 minutes, le court métrage met de l’avant les témoignages d’intervenants qui œuvrent dans ce milieu et de politiciens locaux. Mais surtout, de personnes ayant recours aux banques alimentaires, aux prises avec l’insécurité alimentaire au quotidien.

Notamment Rosalyn, qui se déplace en chaise roulante. Elle déplore que son allocation mensuelle du gouvernement n’augmente pas au même rythme que l’inflation.

Tamara, une mère monoparentale qui est retournée aux études en soins infirmiers au collège John Abbott, doit dans son cas utiliser la banque alimentaire du cégep afin de nourrir sa fille.

Quant à Sherry, qui habite la coopérative d’habitation Village Cloverdale, à Pierrefonds-Roxboro, elle raconte comment elle a dû s’occuper seule sa famille de cinq enfants après que son mari l’ait quitté.

De son côté, Mark souligne qu’il y a des poches de pauvreté ainsi qu’un stigma autour des problèmes de santé mentale. Pour lui, l’hébergement et le transport sont souvent priorisés par rapport à la sécurité alimentaire.

Stéréotypes
«On a tenté de montrer des gens de différents milieux. Le stéréotype est que les personnes ayant recours aux banques alimentaires ne font pas assez d’efforts pour trouver des solutions», soutient le coréalisateur, Max Duguay.

Il souhaiterait que le public soit plus ouvert d’esprit quant aux raisons qui amènent certaines personnes à faire appel aux différents services de dépannage.

«On veut renforcer le niveau d’empathie. Il y a des facteurs externes qui font en sorte que les gens en arrivent là, soutient-il. En général, les gens sont plus ouverts lors de la période des Fêtes. Mais ils doivent comprendre que c’est un problème à l’année».

Le documentaire bilingue Faim cachée n’est pas un appel aux armes, mais tout simplement une plateforme pour faire entendre les voix.

«Il y a une pression importante sur les ressources. La communauté de l’Ouest-de-l’Île est très généreuse, mais elle doit être au courant d’où sont les besoins», souligne M. Grover.

Projeté en première au cégep John Abbott, le court métrage sera bientôt disponible en ligne.

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