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Virage numérique des salons funéraires

funérailles mort
Même en période de confinement, les familles pourront continuer à organiser les funérailles de leurs proches. Photo: 123RF

Les rassemblements étant interdits en cette période de pandémie, les salons funéraires de l’Ouest-de-l’Île et d’ailleurs se tournent vers la webdiffusion afin de permettre aux familles de porter leur proche à leur dernier repos.

Le réseau Dignité, qui possède notamment les Résidences funéraires Collins Clarke MacGillvray White, à Pointe-Claire, offre la webdiffusion dans la plupart de ses points de service depuis deux ans maintenant.

«Nous faisons aussi l’enregistrement de la séance. Si une personne ne peut visionner en direct, on donne la possibilité de le faire à un moment ultérieur», indique le directeur du Québec, Simon Dubé.

Les arrangements funéraires peuvent aussi se faire par vidéoconférence. «Chaque famille qu’on dessert, on crée aussi une page web à la mémoire du défunt. On y trouve des photos que la famille et le public peuvent partager», précise M. Dubé.

Au Complexe funéraire Yves Légaré de Pierrefonds, aucune demande n’a encore été faite par un client pour obtenir une webdiffusion en direct, même si l’entreprise se dit prête à fournir ce service au besoin.

La pandémie a tout de même affecté la façon dont les arrangements funéraires sont pris.

La vice-présidente services professionnels, Christiane Ratelle explique que la compagnie fonctionne plus régulièrement par conférence téléphonique à l’aide d’une interface de travail qui permet aux clients de visualiser en temps réel les documents qu’ils doivent compléter ainsi que les catalogues de produits.

«On demande aux gens qui nous appellent s’ils reviennent de voyage, s’ils ont côtoyé des gens ayant des symptômes ou présentent eux-mêmes des symptômes. S’ils répondent oui à une de ces questions, on ne fait pas de rencontre avec la famille comme on faisait habituellement», explique-t-elle.

Chamboulement

Ces mesures exceptionnelles apportent avec elles un grand chamboulement dans le processus de deuil, selon Nathalie Viens, travailleuse sociale et formatrice sur le deuil à l’Université de Montréal. Dans des circonstances où les gens «sont déjà émotionnellement sollicités par la pandémie et ont peu d’espace pour d’autres chocs, comme un décès», l’absence de funérailles «va compliquer le début de ce deuil».

«Les humains ont besoin d’un événement, d’un rituel, pour réaliser ce qui arrive», explique-t-elle.

D’autre part, les funérailles permettent de recevoir le soutien de ses proches, «de réaliser que l’on fait partie des vivants et que mon proche est rendu dans le monde des morts», selon Mme Viens.

Même si cela diffère selon les personnes, elle insiste sur le fait qu’il est nécessaire de commencer le travail de deuil dès le décès du proche. «Je crains que, si des personnes font ça en vitesse, ce soit mis sous le tapis et ça se peut que ça les rattrape plus tard», prévient-elle.

C’est pour cela qu’elle recommande de trouver des stratégies d’adaptation, comme «dire un premier au revoir à la personne, peut-être seul à la chambre funéraire [si cela est permis] et faire l’événement social plus tard».

Avec la collaboration d’Elena Broch et de François Lemieux.

Une ligne d’accompagnement au deuil est disponible gratuitement au 1 888 533-3845, gérée par le service Tel-Écoute/Tel-Aînés.

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