Jérémie Côté, accro au water-polo
L’équipe nationale de water-polo compte dans ses rangs Jérémie Côté, originaire de Pointe-Claire. L’athlète polyvalent qui joue principalement à l’aile mais aussi au centre, au besoin, est en pleine ascension.
Avec sa famille, il déménage dans l’Ouest-de-l’Île alors qu’il a quatre ans. Ses parents l’inscrivent alors à des cours de natation aux piscines locales Vikings et Sunnyside. C’est lors de matchs organisés par ses cousins qu’il a ses premiers contacts avec le water-polo.
Dès l’âge de sept ans, il commence à s’y mettre plus sérieusement en axant sa pratique sur quelques habiletés, notamment dans le programme de water-polo à Dollard-des-Ormeaux.
«J’aimais beaucoup être dans l’eau. J’adorais le sport, j’étais très excité à aller aux pratiques, j’y pensais toute la journée, raconte Côté. Je mettais mon maillot de bain chez moi pour pouvoir sauter dans la piscine plus rapidement.»
Au fil des ans, il gravit les échelons et se frotte aux meilleures équipes du pays. Durant son adolescence, Côté baigne littéralement dans le water-polo, évoluant en sport-études à l’école secondaire John Rennie du boulevard Saint-Jean.
«À midi, je prenais l’autobus pour aller m’entraîner. Puis, je retournais chez moi faire la sieste avant mon deuxième entraînement du soir», explique Côté.
En 2008, il suite de près les Jeux de Beijing. Depuis, il rêve de faire partie d’Équipe Canada. En 2016, il participe au camp de l’équipe masculine senior, un exploit considérant qu’il était alors âgé de seulement 16 ans. Il est toutefois retranché de l’équipe tout juste avant le Championnat du monde de la Fédération internationale de natation (FINA).
Cette expérience enrichissante gonfle à bloc le jeune ailier qui se forge une réputation de marqueur redoutable. Il réussit à faire sa place au sein de l’équipe nationale, qui participe au Championnat du monde junior de 2017. L’année suivante, la formation remporte le bronze au Championnat junior panaméricain.
Côté intègre ensuite officiellement l’équipe nationale senior et participe à la Super finale de la Ligue mondiale de la FINA en 2019. Son jeu épate, si bien qu’il reçoit une bourse d’études de l’Université du Pacifique, à Stockton, en Californie, afin de s’aligner avec l’équipe interuniversitaire de water-polo.
Exigeant
Pour Côté, le water-polo est un sport qui demande une «endurance cardio-vasculaire extrême». «C’est de la lutte dans l’eau en même temps que de faire du surplace. Il faut être tellement en forme, confie-t-il. J’ai fait plusieurs sports dans ma vie et le water-polo est sûrement un des plus difficiles».
«Mon entraîneur dirait que je suis un shooter. C’est mon rôle de marquer des buts.» -Jérémie Côté
Pour exceller dans ce sport, il faut donc un gabarit imposant. Côté a le physique de l’emploi avec son 1,89 m (6’2’’) en plus de faire osciller la balance à 100 kg (220 lbs). «La plupart des joueurs sont des gros hommes. Mais il y en aussi qui se démarquent parce qu’ils sont plus rapides», s’empresse-t-il d’ajouter.
Tokyo
Côté et ses coéquipiers sont à Rotterdam, aux Pays-Bas, pour un tournoi de qualification en vue des Olympiques de Tokyo.
Bien que le doute plane toujours sur la tenue des Jeux, il essaie de ne pas trop s’en faire. «C’est un de mes rêves [de participer aux Olympiques]. On ne sait même pas s’ils vont arriver ou même, si on va se qualifier, lance-t-il. On essaie de vivre ça un jour à la fois et de se concentrer sur notre prochain match.»
Toutefois, les espoirs du Canada de participer aux Jeux se sont anéantis vendredi dans un revers crève-cœur de 17-9 en quart de finale contre la Russie. Dans la défaite, Côté a néanmoins réussi trois filets. Il a récidivé le lendemain avec quatre buts contre la France. L’unifolié a conclu le tournoi de qualification au huitième rang.
Quant à son avenir, après son séjour avec les Tigers de l’Université du Pacifique, Côté aimerait poursuivre sa carrière chez les professionnels, en Europe.