Un article sur le gaspillage mène à un élan de générosité
Grâce à un article publié dans L’Informateur de Rivière-des-Prairies et l’Avenir de l’est, Dany Trépanier a découvert qu’il avait provoqué l’émoi en jetant des gants de combat neufs à l’écocentre il y a quelques jours. Sensibilisé par les besoins d’une enseignante du quartier, il lui a offert de quoi assurer un programme de boxe.
«C’est comme Noël», s’enthousiasmait Virginie Bacon-Thibeault à la découverte des différents sacs amenés par Dany Trépanier lundi 30 avril.
Une vingtaine de paires de gants, deux punching-balls, des sacs de frappes, des casques, des sous-gants, des tenues ou encore des protections s’étalaient sur le sol du gymnase de l’école François-La Bernarde de Pointe-aux-Trembles. «Je capote, c’est vraiment hot», jubilait-elle.
L’enseignante est passée par des sentiments extrêmes en quelques jours suite à l’article publié dans L’Informateur de Rivière-des-Prairies et l’Avenir de l’est. Après avoir exprimé sa colère face à une photo de gants de combat neufs jetés à l’écocentre de RDP, elle avait dénoncé dans nos pages ce gaspillage, elle qui était en recherche d’équipements pour reconduire un programme de boxe lancé l’année passée dans son établissement.
«C’est quand même constructif mon chialage. Notre programme commence la semaine prochaine avec des jeunes de 5e et 6e année et on n’avait pas assez d’équipements. Là on va pouvoir aller plus loin puisque les élèves ont tout le matériel nécessaire», s’est-elle réjouie.
«Mon profit est déjà fait, donc ça me fait plaisir de faire des cadeaux.»
Dany Trépanier, entrepreneur qui a offert les équipements.
Cette réussite est surtout la conséquence de la générosité de Dany Trépanier. Acquéreur d’un entrepôt d’équipements de sports de combat pour la revente, cet entrepreneur a jeté à contrecœur les dizaines de paires de gants neuves à l’écocentre en raison de la qualité très médiocre du plastique qui les recouvrait. Mais en découvrant le témoignage de Virginie Bacon-Thibeault dans notre publication, il a eu envie de faire un geste pour l’école François-La Bernarde.
«Ça les a vraiment touchés de voir ça dans les vidanges donc j’ai voulu les aider. Ça me rappelle mon enfance, j’ai grandi dans un quartier défavorisé, on m’a aidé avec des camps de vacances et quand je vois des gens qui s’impliquent, ça me fait plaisir de donner», a indiqué Dany Trépanier.
Récupération
La direction de l’école s’est aussi félicitée de ce don généreux. Outre le gain d’équipement, le geste de M. Trépanier va servir de message éducatif à transmettre aux enfants.
«C’est une histoire qui se termine bien avec des valeurs qu’on veut transmettre à nos élèves. On en bénéficie, on sensibilise à l’environnement et c’est un beau geste de récupération», a salué Julie Larocque, la directrice de l’école François-La Bernarde.
Virginie Bacon-Thibeault a de plus souligné l’impact positif que cette pratique sportive peut avoir sur les jeunes.
«Faut que tu sois rapide, stratégique, concentré, coordonné… Il y a beaucoup d’impacts sur les jambes, mais ça travaille aussi le haut du corps. Ils sont en croissance et c’est super bon pour eux», a assuré l’enseignante.
Même si l’école a beaucoup de rangement à faire pour trier tous ces cadeaux de Dany Trépanier, c’est avec bonheur qu’ils ont été accueillis dans cet établissement qui a choisi de mettre la boxe en avant.
«Il n’y a pas une autre école où ça aurait été si bien accueilli», a confié Julie Larocque.
Un programme de boxe dans toute la province Ce coup de pouce de Dany Trépanier tombe à point nommé pour Virginie Bacon-Thibeault. L’enseignante pointelière est en préparation d’un programme de boxe qui sera proposé dans des écoles primaires et secondaires de la province. En partenariat avec la boxeuse olympique Ariane Fortin et Antonin Chevalier, un étudiant en sport de l’Université de Montréal, elle établit des fiches de cours à distribuer et tente de nouer des relations entre des écoles et des clubs de boxe pour assurer des formations scolaires. «On veut rendre la boxe accessible à tout le monde. Ce qui est compliqué dans notre projet, c’est de s’équiper. On a besoin de 10 000 $ pour faire quatre valises d’équipements qu’on pourra partager entre les écoles. Avec ce que j’ai là, il y a de quoi faire plus qu’une valise, c’est fou», se réjouit Mme Bacon-Thibeault. |