Une récolte engagée pour revaloriser les invendus du marché Jean Talon
La Récolte engagée est un programme du Centre de Ressources et d’Action Communautaire de la Petite-Patrie (CRACPP). Il consiste à récupérer les invendus du marché Jean-Talon pour les redistribuer aux citoyens.
Comment cela fonctionne ? Une chambre froide est mise à disposition des maraichers du marché, ils peuvent y déposer leurs fruits et légumes invendus. De ce fait, au lieu de les jeter à la poubelle comme ils le faisaient avant, leurs produits sont revalorisés. Entre le 15 juin et le 31 octobre 2020, la Récolte engagée a ainsi permis de récupérer 12 883 kg de fruits et légumes. Les trois produits les plus récupérés sont les laitues, le blé d’inde et les courgettes.
Les bénévoles les trient pour les orienter vers trois options. Premièrement, les aliments servent à constituer des paniers pour les membres de l’aide alimentaire. Ils sont distribués aux deux semaines tout au long de l’année auprès de 477 familles. Deuxièmement, les fruits et légumes abîmés sont transformés en petits pots par la cuisinière du CRACPP. Il y a par exemple de la sauce tomate, des confitures ou des poivrons marinés.
«Elle doit énormément faire appel à sa créativité car elle doit s’adapter à ce qu’on récupère trois fois par semaine» s’amuse Laurence Pépin, animatrice de la récolte engagée. Ces préparations sont ensuite distribuées ou revendues sur leurs marchés. Le centre a d’ailleurs lancé un appel de fonds pour pouvoir agrandir sa cuisine.
Un marché itinérant et solidaire
Enfin durant l’été, le CRACPP organise ses marchés solidaires. «Les Marchés engagés sont l’occasion pour nous de redistribuer les surplus de ces produits là et rendre les fruits et légumes plus accessibles au public» explique la jeune animatrice. Ce sont des marchés où les produits sont vendus à prix libre. C’est-à-dire que les clients paient le montant qu’ils veulent ou peuvent.
Au marché du parc Montcalm, Aurore a donné 5$ pour deux grosses courgettes, quatre petits concombres, du blé d’inde et un petit pot de sauce tomate. «C’est bien parce qu’au moins ils peuvent donner à ceux qui en ont besoin. J’espère ne pas prendre la place de quelqu’un qui en aurait plus besoin» commente la jeune retraitée. La clientèle des Marchés engagés est très variée. «Les clients dépendent beaucoup du parc où l’on se trouve. Il y en a où ce sont plus des familles, d’autres où il y a plus de personnes seules ou de population immigrante» analyse Mme Pépin. L’année passée, les Marchés Engagés ont rejoint 420 personnes.